
À quelques jours de la réunion du Conseil de sécurité des Nations-Unies sur le renouvellement du mandat de la Mission des Nations-Unies pour la Stabilité du Congo (MONUSCO), le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) insiste sur le départ de cette mission onusienne du sol congolais, à l'exception des effectifs de la brigade d'intervention (FIB), avec des troupes africaines (hormis les pays engagés militairement en RDC actuellement).
Indigné par le cycle infernal des tueries et massacres mais aussi par la passivité des forces loyalistes et des casques bleus à protéger les populations dans l'Est, ce mouvement citoyen recommande aux 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU de mettre carrément fin au mandat de la MONUSCO dans une période ne dépassant pas 12 mois.
Pour assurer la continuité, la LUCHA invite le secrétaire général de l'ONU de demander le transfert des activités civiles et humanitaires de la mission onusienne au Congo aux autorités locales, aux agences des Nations-Unies, aux ONGS internationales et locales.
Un an après le renouvellement du dernier mandat de la MONUSCO en RDC, la LUCHA constate que la situation va de mal en pis. À en croire cette structure, 1.028 civils ont été tués dans la région de Beni (Nord-Kivu) ces 12 derniers mois, sans compter ceux blessés, kidnappés, ou déplacés de force.
"Au moment où vous serez assis pour délibérer sur le renouvellement du mandat de la Mission des Nations-Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO) pour la 22ème année d’affilée, quelque part à l’est du Congo des civils seront encore en train d’être tués, violés ou pourchassés. Ils seront en train de l’être sans pouvoir compter sur aucune protection : ni des forces de sécurité Congolaises qui font plus partie du problème que de la solution ; ni des Casques Bleus qui depuis 22 ans sont davantage des témoins passifs que des protecteurs proactifs et efficaces", peut-on lire dans le communiqué de la LUCHA consulté ce mercredi 2 novembre 2020 par 7SUR7.CD.
Face à cette barbarie qui perdure depuis plusieurs années, elle demande au Conseil de sécurité de l'ONU d'ordonner une enquête internationale indépendante et transparente sur les massacres des civils à Beni depuis 2014 et d'en établir les responsabilités.
Dans le but de mettre en place une action efficace visant à restaurer l'autorité de l'État sur terrain, la LUCHA appelle aussi le président de la République, Félix Tshisekedi, à écarter de la chaîne de commandement de l'armée, de la police et des services de renseignements, les officiers soupçonnés de violations graves de droits humains ou de trafics divers et les mettre à la disposition de la justice.
C'est le 19 décembre 2019 que le Conseil de sécurité de l'ONU avait reconduit le mandat de la MONUSCO pour la durée d'une année malgré les multiples appels et manifestations de protestation des habitants de Beni, réclamant la fin de la présence de cette mission onusienne en RDC.
Merveil Molo