RDC : Me JM Kabengela et d'autres juristes appellent le chef de l'État à désigner un informateur comme l'a fait Kabila en 2006 et 2011

Jeudi 3 décembre 2020 - 11:45
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Le cabinet de maître Jean-Marie Kabengela a, lors d'une conférence-débat organisée à Kinshasa en collaboration avec maître Georges Kapiamba, Willy Wenga, Martin Mulumba et Jean-Marie Senga, invité le chef de l'État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo à observer les prescrits de l'article 158 alinéa 2 de la constitution.

Concrètement, ils appellent le président de la République à procéder à la désignation d'un informateur qui aura pour mission de constituer une coalition majoritaire au Parlement, en considérant qu'aucun parti ou regroupement politique ne détient une majorité parlementaire.

D'après ces derniers, le Front Commun pour le Congo (FCC), le Cap pour le Changement (CACH) et LAMUKA ne sont que des simples plateformes politiques.

Se confiant à 7SUR7.CD ce jeudi 3 décembre 2020, Me Jean-Marie Kabengela précise, lors de ladite conférence-débat, qu'il a été relevé que le gouvernement Ilunga était formé en fraude à la Constitution étant donné, dit-il, il était le produit d'un accord politique signé par le coordonnateur du FCC Néhémie et celui de CACH Jean-Marc Kabund.

"Accord qui considérait à tort que le FCC détenait une majorité au Parlement alors que ce dernier n'est pas un regroupement politique ayant présenté des candidats aux élections législatives nationales de décembre 2018", a-t-il souligné.

Dans la foulée, Me Jean-Marie Kabengela précise que c'est dans ce cadre qu'il a été recommandé au président Tshisekedi de mettre les choses à zéro et de procéder à la désignation d'un informateur qui devrait identifier une coalition majoritaire au Parlement, laquelle devra accompagner le chef de l'État dans la réalisation de sa mission de la gestion du pays.

"Le faisant, le président de la République ne sera pas loin de ce que son prédécesseur avait fait en 2006, quand il avait désigné Antoine Gizenga comme informateur et en 2011 Charles Mwando Nsimba en la même qualité", a conclu Me Kabengela.

Pour rappel, les députés nationaux du FCC qui considèrent qu'une requalification de la majorité parlementaire est illégale, ont prévenu le 30 novembre dernier dans une déclaration, qu'ils se réservent le droit de poursuivre en justice les corrupteurs et les corrompus.

"La majorité parlementaire est bien identifiée pour une législature conformément à l’article 26 de notre Règlement intérieur déclaré conforme à la Constitution par la Cour Constitutionnelle, elle est physiquement présente par le biais des signatures des 305 députés présents à Kinshasa, reprise en annexe de cette déclaration et le sera chaque fois que le besoin comme pour les différents votes au sein de la plénière. Affirmons qu’au vu du fonctionnement de notre système politique, la majorité parlementaire identifiée pour le Front Commun pour le Congo assumera ses responsabilités et rien ne se fera légalement contre elle et sans elle", avaient-ils déclaré. 

Jephté Kitsita et Elysée Odia