Nord-Kivu : Grève des motards à Butembo

Lundi 11 janvier 2021 - 12:24
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Des conducteurs des moto-taxis membres de l'Association des Taxis-Motos et Voitures (ATAMOV) ont décrété 2 jours sans taxis ce lundi 11 et le mardi 12 janvier 2021, dans la ville de Butembo au Nord-Kivu.

Par cette décision, ces derniers veulent exprimer leur ras-le-bol après une journée très agitée au cours de laquelle plusieurs de leurs engins ont été endommagés et d'autres saisis par les services de sécurité. Certains parmi ces conducteurs des motos ou encore leurs clients s'en étaient sortis blessés.

Ce lundi, les taxis-motos de cette association étaient quasi absents, quelques-uns de ses membres ont même érigé des barrières à certaines entrées de la ville pour contraindre ceux qui tentaient de fouler aux pieds la mesure. Des habitants ont été obligés de se débrouiller pour se déplacer.

Alors que l'ATAMOV conditionne la reprise des activités par le dédommagement et la prise en charge des soins de ses membres blessés, son président espère que la demande de son association aura une suite favorable à l'issue des échanges prévus ce même lundi avec le gouvernement provincial.

"J'aurai à donner d'autres précisions après la réunion que nous avons avec le ministre. Nous avons décrété 2 jours sans taxis, mais une fois nos revendications trouvent une solution satisfaisante, on va lever la grève", promet Misisa Jackson, président de ladite association.

Avec plus de 20.000 membres actifs, l'ATAMOV est considérée comme la plus importante corporation des taxis-motos en ville de Butembo et ses environs. C'est donc à coup sûr que son absence sur le terrain lors de cette première journée de grève a eu un impact remarquable sur le trafic urbain à Butembo.

Vendredi 8 janvier dernier, le bouclage des motos sans plaques minéralogiques avait tourné en affront entre la police et les conducteurs de motos dans les villes de Butembo et Beni. Ces derniers se sont opposés, exigeant d'abord le retour de la paix en région de Beni.

Au cours de ces altercations, les services de sécurité avaient alors recouru à leurs armes à feu ; un enfant de 12 ans avait trouvé la mort à Butembo après avoir été atteint par une balle perdue.

Isaac Kisatiro, à Butembo