En RD Congo, il n’existe pas encore une loi spécifique sur l’accès à l’information publique, empêchant ainsi le citoyen d’accéder aisément à cette information et l’exposant à des actes de corruption.
Pour prémunir le citoyen contre tous ces maux, le Président de la République, Antoine Felix Tshisekedi Tshilombo, a manifesté sa volonté d’assainir la vie publique par la mise en place d’une politique de lutte contre la corruption.
Dans sa quête de moralisation de la vie publique, le président de la République n’a cessé d’évoquer dans ses discours son intention de combattre cette gangrène qui affecte négativement la vie économique et sociale de la Nation congolaise. Plusieurs initiatives ont été prises notamment la création de la coordination pour le changement des mentalités, la création par ordonnance présidentielle d’une agence de la prévention et de la lutte contre la corruption.
Malgré cette volonté affichée, la corruption ne cesse de s’institutionnaliser dans l’administration publique. Tout s’obtient à prix d’argent, à savoir l’accès aux documents officiels, l’accès au poste politique, le diplôme scolaire et académique. La petite corruption appelée la corruption administrative comme la grande corruption ont été érigées en règle. Les finances publiques saignent à cause de coulage des recettes publiques.
Le rapport de Transparency International 2020 sur l’indice de perception de la corruption publié le 28 janvier 2021, classe la RDC dans le top 20 de pays les plus corrompus avec un score de 18% soit une régression de 9 points en rapport avec l’indice de perception de corruption de 2012. Ce classement se justifie avec tout ce que le procès dit de 100 jours a dévoilé comme dysfonctionnement dans le processus d’attribution des marchés publics et de décaissement des fonds publics.
Et sans nul doute, cet engrenage de détournements de fonds publics a été occasionné par l’absence de procédures et de mécanismes clairs pour accroître la transparence de l’administration publique, y compris en ce qui concerne son organisation, son fonctionnement et ses processus décisionnels.
La diffusion non proactive de l’information, y compris l’absence de publications périodiques de rapports ne permet pas de décourager les faits de corruption au sein de l’administration publique.
A ce titre, le Collectif 24 pense que l’adoption de la loi d’accès à l’information contribuera à la moralisation de la vie publique, à une gestion plus transparente de la chose publique et amènera les décideurs à plus de redevabilité.
Le passage de cette étape conduira à une réforme profonde de textes et à une modernisation de l’administration publique qui devra s’affranchir des pratiques qui empêchent sa professionnalisation.
Collectif 24