Tony Mwaba : "Avec la prise en charge des enseignants par les parents, il y a des gens qui se retrouvaient avec 5$ par élève. Quand vous décrétez la gratuité, vous avez déclaré la guerre"

Vendredi 22 octobre 2021 - 14:47
Image
7SUR7

Le ministre de l'Enseignement Primaire Secondaire et Technique (EPST), Tony Mwaba Kazadi, a, lors du briefing du 21 octobre 2021 avec son collège de la Communication et Médias, à Kinshasa, indiqué que le système de prise en charge des enseignants par les parents a impacté la qualité de l'enseignement car, a-t-il affirmé, ce secteur était devenu marchand. 

D'après Tony Mwaba Kazadi, il y a des gens qui se faisaient de l'argent à travers les frais de minerval que les parents des élèves payaient, sans fournir aucun effort. D'où, soutient-il, la guerre que mènent certaines personnes contre la gratuité de l'enseignement décrétée par le président Tshisekedi. 

"Aujourd'hui je peux vous le dire, avec le système de prise en charge il y avait des gens qui pouvaient se retrouver dans le minerval payé par les élèves, ils pouvaient se retrouver avec 5$ par élève. Je prends juste la moyenne de 24 millions d'élèves au niveau primaire, vous faites 5$ multipliés par 24 millions, c'est-à-dire chaque année scolaire il y a quelqu'un qui est assis chez lui qui se tape une fortune sans aucun effort. Mais quand vous décrétez la gratuité, ça veut dire que vous avez aussi déclaré la guerre. Il faut que les choses soient également perçues dans ce sens-là", a fait savoir Tony Mwaba.

Pour le ministre de l'EPST, le système de prise en charge des enseignants par les parents préjudiciait la grande partie du personnel enseignant et beaucoup d'écoles. 

"Mais lorsqu'on décrète la gratuité, c'est la grande masse qui finalement essaye d'en bénéficier", a souligné le ministre de l'Enseignement Primaire Secondaire et Technique. 

A en croire Tony Mwaba Kazadi, les statistiques démontrent que la République démocratique du Congo a aujourd'hui au moins 800.956 personnel enseignant et 58.799 écoles.

Pour rappel, ce face à face du ministre de l'EPST avec la presse est intervenu dans un contexte particulier, marqué notamment par la grève des enseignants de certaines écoles conventionnées, qui réclament notamment l'amélioration de leur salaire.

Jephté Kitsita