Procès Chebeya : La descente à Mitendi n'a pas permis d'identifier le lieu où serait inhumé Bazana 

Jeudi 11 novembre 2021 - 08:54
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En vue de reconstituer les faits sur les circonstances du double assassinat en 2010 de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, la Haute Cour militaire siégeant en matière répressive au second degré sur cette affaire a procédé, le mercredi 10 novembre 2021, à la descente sur terrain à Mitendi dans la commune de Mont-Ngafula à Kinshasa. 

L'objectif était d'identifier deux concessions du général Zelwa Katanga Djadjidja dont l'une aurait servi à l'enterrement de Bazana. 

À Mitendi, 3 parcelles ont été visitées. La première est située sur l'avenue Palanka numéro 11 dans la localité Mbala. Celle-ci comporte une seule maison. Le renseignant Djadjidja a soutenu qu'il en est le propriétaire. Une version des faits confirmée par la locataire trouvée sur place avant de se rétracter. 

Interrogé par la Haute Cour et les parties civiles, le commandant chef de poste de la police militaire affecté à Mitendi nommé Katebere a révélé que l'un des leurs portant le nom de Banza Kilolo (présenté comme la personne qui aurait creusé le trou où le corps du chauffeur de Chebeya a été enseveli) habitait dans ce lieu. 

Les membres de la composition de la Haute Cour se sont emmenés non loin de la cité Millénium où d'autres parcelles du général Djadjidja sont localisées notamment le long d'une avenue baptisée en son nom. 

En compagnie des avocats des parties civiles, ils ont posé leurs pieds dans un terrain appartenant au renseignant Djadjidja. Ce dernier l'a admis. 

Plus d'une décennie après, l'un des participants à ce crime, Jacques Mugabo, s'est souvenu de ce site. 

« Je reconnais ce site. J'y étais dans la nuit du 1er juin 2010. C'est Christian Ngoy Kenga Kenga qui nous l'avait montré. Je ne sais pas préciser là où nous avions laissé les 4 véhicules à l'époque. Mais nous étions arrivés avec la jeep Defender tout près de cette parcelle et nous avions sorti le corps sans vie de Bazana. Il y avait un certain Banza qui nous a conduit là où le trou a été creusé. C'était à quelques mètres d'ici avant de prendre la direction gauche. Dans cette parcelle, il n'y avait rien sauf un hangar. Ce site était une brousse... », a déclaré J. Mugabo. 

Il a été appuyé dans ses dires par le renseignant Doudou Ilunga, un autre membre du bataillon « Simba » dirigé au moment des faits par Christian Ngoy Kenga Kenga. 

En dépit de leurs dépositions, l'endroit exact où fut enseveli le corps de Bazana n'a pas été indiqué. 

Pour les parties civiles, la parcelle située sur l'avenue Djadjidja au numéro 19 est une piste à explorer.

« L'observation est d'ordre psychologique. Quand nous étions dans l'autre parcelle, Djadjidja n'avait pas craqué. Ici, il a directement sué. C'est-à-dire qu'on a mis le point là où il a fait sa cachette. Dans cette parcelle, il y a des trous partout. Cette parcelle a été déterrée. C'est pour cela Djadjidja parle avec nervosité... », a affirmé Me Richard Bondo. 

Pour sa part, le renseignant Djadjidja a martelé que cette parcelle n'est pas la sienne. 

« Ce n'est pas ma concession. Le service du cadastre est là. Vous pouvez vous renseigner auprès des voisins », a-t-il lâché devant les juges. 

Somme toute, la Haute Cour a procédé à une remise à la huitaine. La prochaine audience aura lieu le 17 novembre de l'année en cours à la prison militaire de Ndolo. 

Le prévenu Christian Ngoy Kenga Kenga qui refuse toujours de comparaître et son coaccusé, Jacques Mugabo, sont poursuivis notamment pour détournement d'armes et des munitions de guerre, association des malfaiteurs, enlèvement, assassinat et terrorisme. 

Merveil Molo