Dans une interview accordée à 7SUR7.CD samedi 19 mars 2022, Danny Mukendi Wa Dinanga, fils maison de la Minière de Bakwanga (MIBA), a affirmé que le Comité de gestion de cette entreprise ne cesse de démontrer son "incapacité" et son "inconstance" suite au manque d'un Plan fixe pour la relance.
Pour étayer son propos, cet economiste a rappelé les multiples echecs essuyés par le Comité de gestion intérimaire.
Il a évoqué notamment sa demande de décaissement d'un montant 5 millions de dollars américains au gouvernement pour relancer la production des diamants à la MIBA, mais aussi la recherche de 40 millions USD qui, selon lui, leur ont été refusés par la banque "semble à cause d'un ration négatif entre le coût de production et le prix de revient sur le marché".
"comme si cela ne suffisait pas alors qu'une misère noire continue de frapper toutes familles de la région qui dépendent de cette entreprise, les autorités de la MIBA ont encore présenté un protocole d'accord avec une entreprise Russe qui a tristement accouché d'une illusion digne d'un film d'horreur", a-t-il signalé.
Cet expert gemmologue d'Anvers a critiqué également ce Comité intérimaire pour avoir présenté le Plan COPIREP (Comité de Pilotage de la Reforme des Entreprises du Portefeuille de l'État) comme étant le sien.
"Il est triste de constater que la MIBA est tenue par un groupe de personnes dont la seule ambition est de se maintenir au pouvoir alors qu'aucun plan sérieux de relance ne soit présenté et en plus, la MIBA a perdu près de 14 titres miniers laissant ainsi l'entreprise comme une coquille vide pour non paiement des droits superficiaires", a-t-il déploré.
Rappelons que le Plan concu par celui qui avait facilité un crédit de 2 millions USD pour soutenir la MIBA lors de sa crise financière de 2008, consiste à relancer et restructurer la MIBA avec seulement 300 millions de dollars américains dont 200 millions seront directement affectés à la relance effective de l'entreprise.
200 millions USD d'investissement
Il prévoit dont d'affecter les 2/3 de cette somme en priorité à la réhabilitation des centrales hydroélectriques de Lubilanji 1 et 2 pour un bon fonctionnement de la MIBA, ainsi que l'achat des outils de production.
Cet investissement, explique-t-il, permettra à la MIBA de se doter d'une logistique adéquate, de garantir l'approvisionnement industriel et le stock des pièces de rechange.
Restructuration de la MIBA
Pour ce qui est de la restructuration, Danny Mukendi prévoit d'assainir l'effectif pléthorique de cette entreprise avant de s'atteler sur le recrutement d'une main d'oeuvre qualifiée et compétitive. Il y a également l'élaboration d'un organigramme des structures d'une MIBA mieux adaptée .
100 millions USD pour liquider une partie de la dette sociale
Danny Mukendi Wa Dinanga envisage aussi, dans son plan, 100 millions USD pour payer une partie de la dette sociale MIBA et soulager les travailleurs, les retraités, accidentés du travail et les familles éprouvées de la misère qui les frappe terriblement.
À cet effet, il propose trois préalables, à savoir :
- Sécuriser le polygone minier pour garantir le profit à l'investisseur puisque sans sécurité il n y a pas d'investissement ;
- Délocaliser la dette MIBA vers la DGDP pour désintéresser les créanciers et attirer les investisseurs qui ont peur du passif MIBA et ;
- Continuer la certification des réserves minières pour revaloriser le capital MIBA et la rendre éligible au crédit sur la place internationale.
Son lien avec la MIBA
À titre de rappel, Danny Mukendi wa Dinanga sensibilise depuis plusieurs années, maintenant au pays, tout comme à l'international, sur la nécessité de relancer la MIBA.
En plus de cette facilitation d'un crédit de 2.000.000 USD à la MIBA évoquée plus haut, Danny Mukendi a également été pendant longtemps l'interface entre le CEEC et une prestigieuse école Anversoise de gemmologie dans le cadre de la formation des agents CEEC évaluateurs des diamants et des pierres de couleurs.
Au delà de ses multiples plaidoiries de refondation, restructuration et de relance auprès du président Tshisekedi, Dany Mukendi voit d'un bon œil le retour des Belges au sein de la MIBA.
Il plaide également auprès du chef de l'État pour l'ouverture du capital MIBA aux nouveaux actionnaires crédibles et capables d'aider l'État Congolais à concrétiser ses projets pour cette relance capitale pour l'économie congolaise.
Moise Dianyishayi