Kinshasa : CTLA et HCR sensibilisent les journalistes sur la lutte contre l’apatridie

Jeudi 5 mai 2022 - 21:53
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Au cours d'un déjeuner de presse organisé ce jeudi 5 mai 2022 à Kinshasa, le Comité Technique Interinstitutionnel de Lutte contre l’Apatridie (CTLA) et le Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) ont sensibilisé les journalistes sur la lutte contre l’apatridie en République démocratique du Congo.

C'était une occasion pour le chargé des opérations et protection de CTLA, Christian Makambo, de rappeler que des milliers de personnes en RDC vivent en situation d'apatridie sans le savoir.

"Nous avons abordé cette question de l’apatridie d’autant plus que c’est une réalité dans le monde et en RDC en particulier. L’apatridie fait des millions de victimes et la RDC a un grand nombre d’apatrides", a-t-il dit.

Il a, ensuite, expliqué la raison qui fait qu'il y ait beaucoup d’apatrides en RDC et a appelé les chevaliers de la plume et du micro à se joindre à eux pour combattre ce fléau.

"Le plus grand problème est le manque du registre de l'état civil, qui est un cadre administratif qui garantit le droit à la nationalité et permet à chacun des nous de pouvoir accéder facilement à l'acte de naissance. Compte tenu du contexte actuel, avoir accès à ce document est souvent très difficile. Et même enregistrer une naissance n'est pas également facile, même ici à Kinshasa. A l'intérieur du pays il y a des coins où les bureaux de l'état civil n'existent pas. Dans ce genre de situation, comment s'assurer que tout le monde existe ? Une personne n'existe légalement que par son enregistrement à l'état civil", a expliqué Christian Makambo.

Et d'ajouter : "Il y a aussi les frais qui constituent un deuxième problème, un motif de découragement dans le chef des parents. Selon la loi, la naissance d'un enfant intervenue sur le sol congolais, son enregistrement est gratuit à l'état civil endéans 90 jours. Dépasser ce délai, la démarche devient trop compliquée car il faudra payer plus de 200$. La presse est donc conviée à se joindre au CTLA pour qu'ensemble on puisse communiquer sur des comportements". 

Quant au HCR, il soutient l'Etat congolais, par le biais du CTLA, à éliminer certains éléments qui mettent plusieurs congolais dans la situation d'apatridie.

"Le HCR accompagne le CTLA pour lui permettre de pouvoir organiser les activités  de sensibilisation, de formation et d'éducation autour de la prévention contre l’apatridie mais aussi de permettre aux enfants qui ne sont pas enregistrés à l'état civil dans certains milieux de pouvoir avoir la chance de l'être à travers une campagne de rattrapage que le CTLA organise, évidemment sur financement du HCR", a expliqué, Théo Bitakuya, chargé de protection au HCR-RDC.

Selon une étude réalisée en 2018 par l'Institut national de la statistique (INS), seuls 40,1% de naissances sont enregistrées à l’état civil en RDC. Il s'agit là des milliers d'enfants congolais en situation d'apatridie sans que leurs parents ne s'en rendent compte, soit par ignorance, soit par négligence.

Bienfait Luganywa