Les chefs d'état-major généraux de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC) à laquelle la République démocratique du Congo a adhéré en avril dernier sont réunis en ville de Goma (Nord-Kivu) depuis le lundi 6 juin 2022.
Sur invitation de Kinshasa, ces responsables de la défense dans la sous-région réfléchissent sur la mise en place d'une force militaire commune pour combattre essentiellement les groupes armés dans l'Est de la RDC et même dans certains autres pays concernés par l'organisation et qui vivent l'insécurité.
Mbala Munsese, chef d'état-major général des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) qui a conjointement ouvert les assises avec son homologue du Kenya a rappelé que cela résulte de la volonté des présidents des pays membres de cette communauté lors de leur sommet tenu le 21 avril à Nairobi.
A l'issue de ce sommet-là, les chefs d'Etat avaient préconisé que les groupes armés locaux et étrangers qui n'accepteraient pas d'adhérer au processus de paix soient immédiatement traqués par une force sous-régionale.
Le général Munsese précise ainsi que c'est au regard de la situation sécuritaire qui prévaut en RDC aujourd'hui ainsi qu'au refus de certaines rébellions à déposer les armes que le processus de la mise en place de cette force vient d'être accéléré.
« Cette réunion est consécutive à la volonté politique exprimée par les présidents des pays membres de la communauté ayant pris part au 2e sommet sous-régional sur la RDC le 21 avril à Nairobi visant à promouvoir la paix, la stabilité et le développement dans l'Est de la RDC et dans la sous-région en général », a-t-il rappelé dans son discours d'ouverture.
Ayant son siège à Arusha, en Tanzanie, la Communauté d'Afrique de l'Est comprend 7 membres, à savoir : le Burundi, le Kenya, le Rwanda, la Tanzanie, le Soudan du Sud, l'Ouganda et RDC.
Mais, en plus du Soudan du Sud, Kigali n'a pas envoyé ses délégués à la rencontre de Goma, pourtant à haute portée stratégique, selon le chef de l'armée congolaise. Déjà, la République démocratique du Congo citait nommément le Rwanda dans la déstabilisation du Nord-Kivu à travers les rebelles du M23.
La société civile du Nord-Kivu s'inquiète de cette absence. Bien que saluant la volonté de la sous-région à se pencher sur la question sécuritaire de la RDC, Edgar Mateso, vice-président de la structure citoyenne estime que l'absence du Rwanda est un signe de culpabilité et de crainte d'être chargé publiquement devant ses pairs. La rencontre prend fin ce mardi 7 juin et sera sanctionné par un communiqué final.
Isaac Kisatiro, à Butembo