Kinshasa : L'APLTP sensibilise les prestataires des cliniques juridiques et les défenseurs des droits de l'homme sur leur rôle dans la lutte traite des personnes

Samedi 3 septembre 2022 - 15:31
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Ce vendredi 2 septembre 2022 à Kinshasa, l'Agence de Prévention et de Lutte contre la Traite des Personnes (APLTP) a organisé un atelier de sensibilisation à la traite des personnes. Les participants étaient des animateurs des bureaux de consultation gratuite et des prestataires des cliniques juridiques, tous oeuvrant dans la capitale.

Le choix porté sur cette catégorie d'acteurs de première ligne dans la lutte contre la traite des personnes est dû à leur assise  communautaire. Le mécanisme de référencement des victimes, standard operating procedure (SOP), en anglais, mis en place en avril dernier par l’APLTP, leur donne le rôle, entre autre, de soutien psychosocial, juridique et judiciaire aux victimes de cette forme d'« esclavagisme moderne ».

Pour la responsable de la sensibilisation de l'APLTP, Sylvie Ntumba, les mécanismes de référencement des victimes de la traite des personnes accordent des responsabilités aux cliniques juridiques. Il était important de le signifier à leurs prestataires.

« C'est une fierté pour nous d'aller vers le public afin de sensibiliser sur ce fléau qui est la traite des personnes. Nous l'avons fait avec plusieurs corps et aujourd'hui c'est le tour des bureaux de consultation gratuite et les cliniques juridiques pour leur dire qu'ils ont un rôle très capital à jouer et les responsabilités à assumer lorsqu'une victime se présente devant eux », a-t-elle signifié.

Et d'ajouter : « Les mécanismes de référencement des victimes de la traite des personnes en RDC expliquent le rôle et les responsabilités de chaque acteur qui intervient dans la prise en charge de la victime. Dans ce document, le rôle de chaque acteur est déterminé. Si je suis un assistant social et que je me retrouve en présence d'une victime de la traite des personnes, je sais ce que je dois faire concrètement. C'est pareil pour l'avocat, l'officier de police judiciaire, le magistrat et tous les autres acteurs ».

De son côté, le conseiller technique de l’organisation internationale pour les migrations (OIM-RDC), Ely Thelot, a renchéri que les acteurs formés ont pour vocation d'aider gratuitement les victimes de la traite des personnes car le plus souvent elles sont dans la précarité.

« Il s'agit pour nous de renforcer les capacités de défenseurs des droits humains de Kinshasa. On sait qu'ils sont en contact avec les groupes vulnérables, victimes de violations de leurs droits. Souvent ces groupes n'ont pas les moyens de payer les avocats et se retournent vers les cliniques juridiques. Dans ces cliniques juridiques, il y a beaucoup d'acteurs qui ne savent pas qu'est-ce que la traite des personnes. Il s'agit pour nous de former ces acteurs de sorte que quand ils sont en présence d'une victime qu'ils sachent comment les orienter ou leur accorder une assistance juridique et judiciaire qui leur permet d'avoir réellement accès à la justice », a-t-il expliqué.

Pour cet expert de l'OIM, il est nécessaire que les prestataires des cliniques juridiques soient au courant des « actes, les moyens et les finalités » utilisées par les bourreaux pour atteindre leurs victimes. Il a fait comprendre également « qu'il y existe les mécanismes de référencement, qu'il existe aussi des ressources financières qui sont disponibles à l'OIM, disponibilsées par le gouvernement américain via son agence de coopération internationale USAID. Ces fonds sont destinés aux victimes de la traite des personnes, surtout pour leur permettre d'avoir accès à la justice ».

Il sied de noter que cet atelier a été organisé en collaboration avec le centre d'expertise en droits humains et criminologie, clinique juridique (CEDHUC), avec l'appui technique de l'OIM et le concours financier de l'USAID.

Bienfait Luganywa