RDC : Chérubin Okende lance la phase numérique du projet d'identification des chauffeurs professionnels et des engins roulants

Vendredi 28 octobre 2022 - 08:03
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Le ministre des Transports, Voies de communication et de Désenclavement, Chérubin Okende Senga, a lancé, jeudi 27 octobre 2022, la phase numérique du projet d’identification des chauffeurs professionnels et des engins roulants en République démocratique du Congo dénommé "USALAMA". 

Il s'agit d'un projet relevant du partenariat public-privé, mis en place par le comité de suivi du système des timbres routiers, qui réunit les organisations patronales et syndicales (FEC, COPEMECO, FENAPEC, CRC), en partenariat avec le ministère des Transports et la société IEGA. 

A en croire Chérubin Okende, ce projet est de grande utilité publique, en ce qu'il vise à résoudre les problèmes liés notamment à la régulation de la circulation routière, aux tracasseries routières, au manque d’identification de certains engins roulants et des chauffeurs professionnels, à la recrudescence des accidents de la circulation routière et au non-respect du code de la route dans le chef de certains conducteurs.

L'ambition de ce projet, a martelé le ministre congolais des Transports, est de doter la RDC d’un répertoire national numérique de tous les engins roulants, d’un répertoire des chauffeurs professionnels et d’un DATA Center qui permettra d’identifier tous les automobiles et opérateurs du secteur afin de constituer une base de données susceptible d’une part, de permettre aux corporations professionnelles et syndicales du secteur de transport de mieux s’autoréguler et, d’autre part, de favoriser un dialogue social, entre acteurs, permettant ainsi l’assainissement général de la circulation routière sur le territoire national congolais.

"La cérémonie de ce jour est l'une des étapes décisives de cet assainissement qui passe d'abord par la connaissance et le contrôle rigoureux des opérateurs du secteur. Aujourd'hui, il s'agit de la relance du système des timbres routiers numériques. L'atteinte de cet objectif appelle à la participation de tous. Sa mise en œuvre requiert l'adhésion totale de toutes les parties prenantes. J'encourage nos forces de l'ordre à capitaliser les avantages de la technologie pour le renforcement de l'application de la législation en la matière. Je recommande un plan précis de coordination des actions à mener", a-t-il déclaré.

Selon le ministre des Transports, la RDC   enregistre chaque année un taux de plus ou moins 29.000 décès pour 100.000 habitants, chiffres au dessus de la moyenne africaine. Il affirme que selon les résultats des dernières enquêtes sur les accidents au cours de la période 2018 - 2021, 3 types de véhicules totalisent le record de 72% de décès enregistrés. Il s'agit des véhicules à 2 et 3 roues (25%), des véhicules des particuliers (24%), des minicars et autocars (23%). 

Dans son intervention, le directeur général de la société IEGA, Koko Igumba, qui met en œuvre ce projet, a précisé que les enregistrements qui seront bientôt lancés se feront moyennant paiement. Une carte avec hologramme de validité de 5 ans sera délivrée aux conducteurs au terme de cet enregistrement.

"Le terme Usalama est en Swahili. Il signifie la tranquilité, la paix et tout ce qui va avec. Ce projet vient apporter un plus sur l'amélioration de notre manière de circuler. Le projet est porté par les opérateurs du secteur. En tant que IEGA, nous apportons le soutien logistique, technique et financier pour que ce projet réussisse. L'idée c'est d'amener notre pays, nos grandes villes à être smartées. Nos agents vont se déployer dans les entreprises d'abord pour identifier les véhicules et leurs conducteurs professionnels. Nous allons commencer par des gros véhicules ; ensuite on va passer au secteur géré par l'ACCO et les autres structures, avant de toucher les particuliers. L'idée, c'est d'avoir un répertoire national qui va rétracer tous les véhicules et tous les chauffeurs professionnels", a-t-il indiqué.

Cette cérémonie a aussi connu la participation des délégués de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) et du représentant du ministre du Travail et prévoyance sociale empêché. Ils ont, tour à tour, décrié le fait que l'Etat congolais ne dispose pas à ce jour des données fiables et sécurisées sur tous les engins roulants sur le territoire national congolais et sur les conducteurs professionnels y évoluant.

Soulignons que le lancement de la phase numérique de ce projet intervient après la signature de deux  protocoles d'accord. Le premier a été signé le 24 décembre 2020, entre le gouvernement de la République, à travers le ministère des Transports, et la société IEGA. Le deuxième a été signé le 24 décembre 2021 entre les organisations professionnelles ( FEC, COPEMECO, FENAPEC et CRC) et le groupement d'intérêt économique IEGA. 

Orly-Darel Ngiambukulu