RDC : Pour décourager la création des groupes armés à l’Est, Luzolo Bambi appelle les congolais à se mobiliser contre la corruption 

Samedi 10 décembre 2022 - 09:01
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L’ancien conseiller spécial en charge de la bonne gouvernance, de la lutte contre la corruption, le financement du terrorisme et le blanchiment des capitaux de l'ex-président Kabila, Luzolo Bambi, était l’orateur principal de la conférence organisée le vendredi 9 décembre 2022 par le Réseau des parlementaires africains contre la corruption (APNAC-RDC), à l’occasion de la journée internationale de lutte contre la corruption.

Alors que cette journée est célébrée au niveau mondial sous le thème « unissons le monde contre la corruption », les orateurs de cette conférence de l’APNAC-RDC ont exploité le sous-thème « la guerre et la corruption, quel lien en RDC ? ».

Dans son intervention, Luzolo Bambi a démontré comment la guerre qui sévit à l’Est de la RDC depuis plus de 25 ans et la corruption sont liées.

« La corruption est la mère de la guerre. La guerre que nous connaissons à l’Est est une forme de corruption, une guerre économique qui fauche les vies de congolais. Bref, c’est le mining terrorism. Et la première victime de la corruption c’est le peuple congolais, car le niveau de nuisance de la corruption c’est autant que la guerre », a-t-il dit.

Comme pour la guerre, l’ancien ministre de la Justice appelle les congolais à se mobiliser contre la corruption.

« Pour y remédier, il nous faut une mobilisation tous azimuts. Autant nous nous sommes mobilisés pour dire non à la guerre, et le message est parvenu aux belligérants, autant la population qui est victime de la corruption doit se réveiller pour dire non à la corruption, car elle est à la base de la misère, de la pauvreté et du sous-développement de notre pays », a-t-il poursuivi.

Une autre solution préconisée par Luzolo Bambi pour lutter contre la corruption tout comme la multiplicité des groupes armés à l’Est est la mise en place d’une justice transitionnelle.

« La solution c’est l’application d’une politique nationale de justice transitionnelle. Cette justice est celle que les Etats appliquent après un conflit armé qui a occasionné beaucoup de morts comme c’est le cas dans notre pays. Elle permet de reconstruire le sentiment de vivre-ensemble, permet aux citoyens d’avancer car les victimes connaissent la vérité sur ce qui s’était passé. (…) L’un des piliers de la justice transitionnelle sont les réformes qui peuvent permettre de décourager tous ceux qui recourent aux armes pour arriver au pouvoir. Donc, c’est seulement au prix de l’application de la justice transitionnelle et de la lutte contre la corruption que nous pouvons empêcher qu’il y ait création du M24, M25, jusqu’à M100 », a-t-il conclu.

De son côté, le président de l’APNAC-RDC, le député national Jean-Pierre Pasizapamba, a expliqué que l’objectif du sous-thème exploité est d’éveiller la population congolaise sur le lien qui existe entre la guerre et la corruption.

« Nous avons choisi ce thème pour que la population puisse s’approprier la lutte contre la corruption. Ce n’est pas une affaire de quelques personnes ou structures mais plutôt une affaire de tout le peuple congolais qui doit assumer ses responsabilités. La cause première de la misère en RDC et même de la guerre à l’Est c’est la corruption », a-t-il ajouté.

La RDC est le 11e pays le plus corrompu au monde, selon l’indice de perception de la corruption de l’année 2021 de l’ONG Transperancy International.

Bienfait Luganywa