Ituri : Les forces vives demandent à Tshisekedi de "convoquer sans délai la table ronde afin de lever l'état de siège car son électorat en dépend"

Vendredi 13 janvier 2023 - 16:32
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En province de l'Ituri dans le Nord-est de la République démocratique du Congo, les forces vives haussent le ton suite à l'escalade des violences à laquelle l'on assiste depuis le mois de décembre 2022. Ceci, après une période d'accalmie observée sur l'ensemble de la province.
À l'issue d'une réunion tenue mercredi 11 janvier 2022 à Bunia, chef-lieu de province, ces forces vives demandent au chef de l'État congolais Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo de convoquer "sans délai" la table ronde annoncée depuis plusieurs mois, pour "lever" ce régime spécial instauré dans cette province.
                      

Pour ces différentes organisations de la société civile de l'Ituri, 2023 étant une année électorale en République démocratique du Congo, l'électorat de l'actuel président de la République qui est visiblement candidat à sa propre succession, en dépend.        

"Les forces vives de l'Ituri constatent que la gestion de la province est partagée avec les groupes armés et que l'état de siège est dans l'impossibilité de restaurer l'autorité de l'État en Ituri; seulement la collecte des taxes et impôts constitue la préoccupation du pouvoir. D'où, les forces vives demandent au président Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo de convoquer sans délai la table ronde afin de lever l'état de siège, car son électorat en Ituri en dépend. Les forces vives lui (chef de l'État) demandent aussi de mettre en place un mécanisme idoine de protection de la population et de ses biens en attendant la levée de l'état de siège", ont-elles écrit dans une déclaration signée le jeudi 12 janvier par Ingénieur Dieudonné Lossa, coordonnateur de la société civile de l'Ituri, et dont une copie est parvenue à 7SUR7.CD.          

De décembre 2022 à ce jour, ladite structure citoyenne dresse le bilan de plus de 100 civils tués en Ituri par des groupes armés. En dehors de ces pertes en vies humaines, les forces vives indiquent que la circulation sur certains axes routiers notamment Largu-Bule-Fataki et Largu-Kparnganza-Katoto est devenue impossible suite à l'activisme des groupes armés. Dans la foulée, elles annoncent des journées villes mortes du 18 au 20 janvier, en mémoire des victimes de l'insécurité sur l'ensemble de la province.  

Il sied de noter que des voix s'élèvent de plus en plus en Ituri pour réclamer la fin de l'état de siège en vigueur depuis mai 2021. 
Le mardi 10 janvier dernier, le député provincial Siméon Banga Tchombe, président de l'Assemblée provinciale de l'Ituri en veilleuse, a, au cours d'un point de presse, demandé au président de la République de signer une autre ordonnance mettant fin à ce régime spécial suite à la persistance de l'insécurité.

Séraphin Banangana depuis Bunia