Kwilu : Une ONG sensibilise les communautés à la gestion durable des ressources et la résilience face aux méfaits du changement climatique

Mercredi 14 juin 2023 - 13:28
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L’Organisation congolaise des écologistes et amis de la nature (OCEAN) a organisé, du 31 mai au 3 juin 2023, un atelier autour de la résilience face aux méfaits du changement climatique à Mangaï, une citée enclavée, dans le domaine de chasse et de réserve à hippopotames portant le même nom, dans la province de Kwilu.

L’objectif était de sensibiliser les communautés ainsi que l’administration locales et la société civile à la résilience au changement climatique et la gestion durable des ressources naturelles, dont les terres, de cette aire protégée.

D’une superficie de 11.768 km2, cette réserve naturelle subit de fortes pressions anthropiques, exposant les communautés aux effets néfastes du changement climatique. Ces pressions sont, entre autres, l’agriculture itinérante sur brulis, la pêche artisanale non durable (avec des filets à très petites mailles), la chasse illégale des animaux sauvages, les feux de brousse, l’exploitation frauduleuse du bois d’œuvre et minière, la pollution et la non canalisation des eaux.

A ces menaces, s’ajoutent d’autres facteurs tels que la pression démographique, le prélèvement incontrôlé des produits forestiers non ligneux, la carbonisation, l’absence du calendrier de pêche et de chasse, le faible appui aux initiatives de restauration du paysage et le manque d’opportunités de travail pour les jeunes. 

Ces travaux de 4 jours visaient ainsi à proposer aux communautés des mesures idoines pour atténuer ces pressions humaines sur cette aire protégée, en les exhortant à  adapter leur style de vie face aux conséquences du changement climatique.

Satisfait, le représentant du groupe de travail sur la gouvernance des ressources naturelles de Mangaï (GTG) a promis de vulgariser les leçons apprises sur l’ensemble des communautés vivant dans ce site.

« Nous sommes très ravis d’avoir suivi cette formation car elle nous a permis de comprendre que les bouleversements que nous sommes en train de vivre ici chez nous depuis un temps sont les effets du changement climatique. A notre tour, nous allons vulgariser auprès des communautés afin que chacun de nous sache l’attitude à adopter », a dit Adelard Etubi.

Et de poursuivre : « Il est vraiment temps que les chefs de terres comprennent l’utilité d’utiliser durablement les terres agricoles. Si les productions ont sensiblement baissé, c’est parce que nous avons abandonné la jachère. Nous devons reprendre avec cette technique pour combattre la carence alimentaire qui touche nos communautés ».

À en croire ce leader  communautaire, la réserve de Mangaï ne cesse de perdre ses espèces animales. Ce qui favorise l’effectivité du changement climatique dans cette partie du pays.

« Auparavant, on avait plusieurs sortes d’oiseaux ici chez nous mais présentement il y en a presque pas. On avait également beaucoup de reptiles comme les serpents mais aujourd’hui c’est rare qu’on trouve un boa dans la forêt. Des espèces qui étaient pêle-mêle jadis ne cessent de disparaître petit-à-petit. Ça prouve qu’elles sont victimes du changement climatique », a-t-il ajouté.

Cet atelier a été organisé avec l’appui financier du Fonds pour la terre de Bezos (Bezos Earth Funds (BEF) à travers le Groupe des droits et ressources (RRG).

Sandrine Fundi