Le ministre Congolais de l'industrie, Julien Paluku Kahongya, se dit favorable à la levée de l'état de siège instaurée depuis mai 2021 dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri.
Alors que la table ronde qui va décider de l'avenir de l'état de siège se clôture ce mercredi 16 août, l'ancien gouverneur du Nord-Kivu a, dans sa contribution publiée mardi, énuméré des "points noirs" qui ont émaillé l'état de siège alors que ce régime avait suscité beaucoup d'espoir dans l'éradication des groupes armés en donnant le plein pouvoir aux militaires.
Julien Paluku cite la résurgence de la rébellion du M23 qui depuis, a conquis des territoires au Nord-Kivu et commis un massacre de plus de 170 civils à Kishishe, la prolifération des groupes armés et conflits fonciers dont la spoliation des bâtiments et concessions publics, etc.
"C'est pendant l'état de siège que les territoires de Rutshuru et de Masisi sont occupés dans leur majeure partie par le M23, avec le massacre historique de Kishishe entre le 29 novembre et le 1er décembre 2022, précédé et suivi par d'autres massacres à Ntamugenga, Tongo, Kitchanga..., en Territoire de Rutshuru, dont le bilan dépasse 1.000 morts ; c'est pendant l'état de siège qu'il s’observe la prolifération des groupes armés en Ituri et au Nord-Kivu au point d'en dénombrer maintenant plus de 200", écrit Julien Paluku.
D'après lui, le président de la République avait donné le contenu de l'état de siège, mais "ceux qui ont défini les actions opérationnelles n'ont pas répondu au soucis de Félix Tshisekedi et aux attentes du peuple".
"Il apparaît clairement que le concept état de siège en lui-même n'est pas une panacée pour résoudre une crise. C'est plutôt le contenu qu'on lui donne et ce que les animateurs en font qui déterminent les résultats à atteindre [...] C'est donc une expérience vécue qui enrichit la théorie sur les pistes de solution en temps des conflits armés", poursuit-il.
La table ronde de Kinshasa devra aboutir à la prolongation, la levée ou la requalification de cette mesure. Dans les deux provinces concernées, les mouvements citoyens et acteurs politiques exigent la levée.
Glody Murhabazi, à Goma