RDC : La raréfaction du dollar considérée comme la cause majeure de la dépréciation « sans cesse » du Franc congolais

Samedi 9 septembre 2023 - 08:55
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Élie Tshitala, licencié en Relations internationales et diplomatiques à l'université américaine d'Athènes et « vice-président de la communauté congolaise » de Grèce, a, dans une note distribuée à la presse le vendredi 08 septembre 2023, exprimé son inquiétude vis-à-vis de la dépréciation monétaire et de l'instabilité du taux de change en République démocratique du Congo.

À l'en croire, cette dépréciation monétaire est dûe à la raréfaction du dollars sur le marché.

« Face à ce sujet, j’aimerais aller tout droit au but, en 3 points : Premièrement, le vrai problème lié à cette dépréciation sans cesse du franc congolais du jour au lendemain du taux de change du dollars américain, c’est la raréfaction du dollars sur le marché et, particulièrement chez nous. Nous nécessitons quotidiennement du dollar américain pour acheter à l’étranger (due à l’importation, causée par une demande incessante du dollar américain) et la masse monétaire devenue abondante sur le marché au détriment de ce que l’économie réelle veut, d’où sa raréfaction augmentera sa valeur. Mais, ici, j’aimerais être clair et dire que c’est la raréfaction du dollar américain de cette devise étrangère qu’est le dollar sur laquelle il faut vraiment qu’on s’y attelle », a déclaré Élie Tshitala.

En outre, il suggère à ce qu'il y ait progressivement la production au niveau local afin de réduire les dépenses des produits étrangers.

« Deuxièmement, comment arrivons-nous à acquérir (à faire entrer) les dollars américains sur le marché ? Par la balance de paiement ou la balance commerciale en général. La clé c’est la production. Il faut jouer sur l’économie réelle en produisant pour réduire notre dépendance aux produits étrangers, en atténuant sensiblement les importations. Et si nous produisons plus haut que la consommation locale, nous exporterons nos produits sachant bien que notre monnaie n’étant pas convertible à l’étranger, donc non acceptable sur le marché d’échange à l’étranger. C’est-à-dire nous le ferons en devise étrangère, et les quantités de ces dernières (devises étrangères) augmenteront après avoir réalisé les matelas économiques et le superflu économique constituera les réserves de changes pour dire mieux les réserves de changes de la Banque Centrale. Troisièmement, à quoi servent-elles, les réserves de changes ?
Quand il y a un problème de change sur les institutions monétaires, on les injecte afin de trouver un point d’équilibre sur le marché financier : l’équilibre dirais-je, un peu détendre l’atmosphère sur le marché financier », a-t-il ajouté.

Néanmoins, il se demande : « comment avoir 4 milliards de dollars comme réserves de change et un taux d’accroissement de 6% lorsque le taux de change du dollar américain ne cesse de grimper comme un singe sur un arbre du Parc Kahuzi Biega ? La réponse est inexplicable. Mais revenons à la masse monétaire et à la demande en devise qui est de plus en plus supérieure à l’Offre ».

Il poursuit son argumentation en soulignant ce qui suit : «.. Mais la pensée économique veut que ça soit de la production à la consommation en passant par l’évacuation des biens, mais comment les matérialiser en République Démocratique du Congo ? La réponse claire est les manques des routes désertes agricoles (presque inexistantes). Comment la population de Kinshasa qui ne bénéficie pas du poisson frais de Maï-Ndombe dans le grand Bandundu aussi proche de la capitale congolaise peut attendre les poissons frais de Tanganyika? ».

Cependant, Élie Tshitala rejette toutes les charges portées contre le ministre de l'économie Vital Kamerhe comme auteur de la dépréciation monétaire.

« J’aimerais préciser clairement au monde scientifique et politique avec toute franchise, que ce n’est pas Monsieur Vital Kamerhe le problème, faux et archi faux. Ce n’est pas à Monsieur Kamerhe de trouver un point d’équilibre entre les monnaies. Le Ministre de l’économie n’a pas les instruments, mais c’est la banque Centrale qui est chargée parmi ses missions à maintenir l’équilibre entre la monnaie locale et les devises ».

Il sied de souligner qu'à ce jour, le dollar américain se négocie entre 2450 ou 2500FC.

Roberto Tshahe