Afrique Subsaharienne : L'activité économique devrait repartir à la hausse en 2024 avec un taux de croissance de 4% (FMI) et la RDC devrait en bénéficier 

Jeudi 9 novembre 2023 - 09:07
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Le Fonds Monétaire International ( FMI) a présenté, lundi 6 novembre 2023 à Kinshasa, son rapport sur les "perspectives économiques régionales". Il note que 2023 a été une année difficile pour l'activité économique des pays de cette région.

Ce rapport, intitulé "une éclaircie à l’horizon ?", présenté par Luc Eyraud (chef des études régionales FMI), a démontré, d'entrée de jeu, que la croissance en 2023 en Afrique Subsaharienne devrait chuter pour la deuxième année consécutive, en s'établissant à 3,3% contre 4,0% l'an passé. 
Il souligne cependant que l'activité devrait repartir à la hausse dans la région en 2024 et afficher un taux de croissance de 4,0%, en augmentation dans les 4/5ème des pays d'Afrique subsaharienne et les pays pauvres en ressources naturelles devraient afficher de solides résultats. 

Le FMI souligne cependant que ce rebond n'est pas garanti. Si les réformes tardent à se faire et que l'instabilité politique continue à s'accroître dans la région ou un autre risque extérieur (notamment en raison du ralentissement de l'économie chinoise), la croissance pourrait être compromise. 

Ce rapport note par ailleurs que dans ce contexte, les priorités pour l'action publique devrait être notamment de faire baisser l'inflation qui dépasse le 10 % dans 14 pays, de gérer les pressions sur les taux de change, d'honorer les remboursements de la dette tout en se ménageant des marges de manoeuvre pour les dépenses de développement et de procéder à d'ambitieuses réformes structurelles pour favoriser la croissance du revenu par habitant, notamment en investissant dans l'education, en assurant une meilleure gestion des ressources naturelles, en améliorant le climat des affaires, en adoptant des solutions numériques et en s'engageant en faveur de l'intégration commerciale. 

Notons que le ministre des finances Nicolas Kazadi avait pris part à cette cérémonie. Pour lui, en dépit du contexte économique difficile en 2023 observé dans la région, la RDC s’en sort mieux grâce à son économie resiliente dont la croissance reste supérieure à la moyenne africaine.

Toutefois, souligne-t-il, le salut de la RDC est dans le long terme car le pays devra poursuivre l’élan des réformes engagées notamment l'investissement dans la diversification économique, l'éducation, et les infrastructures. 

Il a aussi exprimé ses inquiétudes sur l’effondrement du cours du cobalt. "Dans le secteur minier, nous avons comme premier client la Chine. Plus de 90% de production de cobalt  est exporté vers la Chine, transformé en Chine et vendu au reste du monde. Nous constatons que la demande du cobalt continue de s'accroître, indépendant du fait qu'il y a des risques de la concurrence d'autres types de produits mais les coûts de ces produits n'arrêtent de s'effondrer alors que nous représentons 70 % de l'offre. Cela est une question qui nous interpelle, et qui nous amène à penser que c'est absolument urgent que nous ayons une meilleure maîtrise de la production, de la commercialisation de ce produit pour éviter de dépendre des acteurs qui sont dans toute la chaîne de la production à la transformation et à la commercialisation, et n'avoir aucun impact sur les coûts.", a-t-il déclaré.

Soulignons que le présent rapport du FMI comporte une série de trois notes d’analyse consacrées à des questions d’actualité. 
La première note est intitulée : « L’Afrique subsaharienne et la Chine : des relations économiques à la croisée des chemins ». Elle se penche sur la relation entre l’Afrique et la Chine ainsi que sur les possibles conséquences d’un ralentissement de l’économie chinoise.

La deuxième note traite « des dilemmes de l’endettement en Afrique subsaharienne : principes et arbitrages en cas de restructuration de dette ». Elle s’intéresse à l’évolution de la
dette et à la manière d’appréhender la restructuration de la dette souveraine. 

La troisième et dernière notre porte le titre suivant : « Une pénurie persistante : financer le développement à l’ère de l’austérité ». Elle examine les tendances liées au financement du développement et ses conséquences stratégiques.