Dans une lettre de protestation adressée au président de la Commission de l'Union Africaine, Moussa Faki, le gouvernement burundais a réagi aux accusations du Rwanda concernant l'hébergement des FDLR sur son territoire, en déplorant plutôt les actions continues de sabotage menées par Kigali, compromettant ainsi la sécurité de la région.
En ce qui concerne la crise sécuritaire dans l’est de la RDC, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération au développement du Burundi, signataire de cette missive consultée ce mercredi 06 mars 2024 par 7SUR7.CD, a à son tour accusé le gouvernement rwandais de contrecarrer les efforts diplomatiques tels que le déploiement de la force régionale de la Communauté Est Africaine ainsi que les processus de Luanda et de Nairobi mis en place par le chef de l'État burundais et ses homologues de la région pour soutenir la RDC dans la quête de paix et de sécurité dans sa partie Est.
« Concernant la situation sécuritaire à l'Est de la RDC, l'année 2023 a vu les efforts du chef de l'État burundais alors président en exercice de la Communauté Est Africaine ainsi que ceux de ses homologues chefs d'État de la région, concentrés au soutien à la RDC pour la restauration de la paix et de la sécurité dans sa partie Est. Ces efforts traduits à travers le déploiement de la force régionale de la Communauté Est Africaine et la poursuite du processus de Luanda et celui de Nairobi ont été sabotés en permanence par le gouvernement rwandais et n'ont pas pu arrêter l'hémorragie de la RDC jusqu'à ce jour », peut-on lire dans cette déclaration.
En exprimant son désarroi sur le fait que la région soit devenue un bastion pour les groupes armés terroristes qui sèment la désolation, le Burundi a manifesté sa solidarité envers la RDC pour lutter contre les groupes terroristes menaçant la stabilité régionale.
« Le Burundi est un pays réputé depuis belle lurette d'entretenir des bonnes relations de voisinage. En aucun moment de l'histoire il n'a été accusé d'agression envers un pays quelconque, au contraire il appui dans le sens de restaurer la paix et la sécurité à chaque fois qu'il est interpellé, notamment en Somalie au sein de l'ATMIS, en République Centre Africaine à travers la MINUSCA et en République Démocratique du Congo dans le cadre régional dans un premier temps et bilatéral dans un second temps », indique le ministre des affaires étrangères burundais.
La région est plongée dans la violence depuis que le groupe rebelle M23 a relancé son offensive en mars 2022 dans l’Est de la RDC. En pleine détérioration des relations diplomatiques entre pays voisins, la Communauté d’Afrique de l’Est avait lancé le processus de Nairobi en novembre 2022. Il s'agit de l'une des deux initiatives visant à résoudre la crise, l'autre étant le processus de Luanda.
Alors que le processus de Nairobi se concentre sur les groupes armés, celui de Luanda aborde les relations politiques entre la RDC et le Rwanda.
Le processus de Nairobi avait recommandé un cessez-le-feu immédiat, le rapatriement des groupes armés étrangers, et le respect, de la part des groupes armés locaux, du nouveau programme de Désarmement, Démobilisation, Réintégration communautaire et Stabilisation. Ce processus avait également autorisé le déploiement d'une force régionale dans l'Est de la RDC pour débusquer les groupes refusant de se désarmer.
Le processus de Luanda avait entériné les décisions de Nairobi, exigeant la fin des hostilités dès le 25 novembre 2022, le retrait du M23 et d'autres mouvements armés du territoire congolais, ainsi que le déploiement de la force régionale de l'Afrique de l'Est.
Merveil Molo