Le continent africain est frappé par la maladie de Mpox, appelée autrement la variole du singe. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 14.000 cas dont 354 décès ont été décès enregistrés en Afrique l’année dernière.
Cette année, ajoute cette organisation internationale, plus de 4500 cas de cette maladie dont près de 300 morts ont été recensés dans le continent. Parmi les pays africains frappés par le Mpox, l’on note la République Démocratique du Congo dont les provinces de Kinshasa, de la Tshopo, du Maniema et du Kwango sont les plus touchées.
Pour apporter une réponse à cette situation inquiétante de la variole du singe en Afrique, une réunion régionale d’urgence de haut niveau sur le Mpox en Afrique a été convoquée à Kinshasa. Ces assises connaissent la participation de 11 pays parmi lesquels le Ghana, l’Angola, le Bénin, le Burundi, le Cameroun, le Gabon, le Nigeria et l’Ouganda.
Le ministre congolais de la Santé publique, hygiène et prévention, qui a donné le go de cette réunion, a laissé entendre que le Mpox est en train de monter et devenir un vrai problème de santé publique non seulement en RD-Congo mais aussi dans la région.
« Malheureusement, nous avons remarqué que, depuis plusieurs années, le Mpox est en train de monter et devenir un vrai problème de santé publique, aussi bien d'abord pour la population de la RDC mais aussi en train de devenir une menace régionale. C'est pour cela que je suis très content et très fier d'accueillir, ce samedi, mes collègues ministres de la région mais aussi d'accueillir déjà leurs experts. Et donc ce problème régional devient in fine un problème mondial. La mobilisation que l'on voit aujourd'hui nous rend fier en tant que ministre de la Santé, pour dire : nous avons un accompagnement international qui nous permettra effectivement de prendre les meilleures décisions », a déclaré le docteur Samuel - Roger Kamba.
Ce membre du gouvernement Sama a, par ailleurs, exhorté les experts des pays qui participent à cette réunion, à prendre des décisions qui permettront une riposte ordonnée à la variole du singe, en vue de son éradication.
« Nous n'allons pas faire de l'idéologie pour répondre à un problème de santé. Nous allons répondre de manière ordonnée et cela, au regard de ce que les scientifiques nous diront comme meilleure méthode à suivre. Nous n'avons pas d'à priori par rapport au meilleur traitement et à la vaccination mais nous voulons ici que la riposte ne soit pas orientée seulement vers le Mpox en tant que virus mais aussi vers le système de santé, parce-que le système de santé non résilient ne permettra pas que les bonnes décisions prises par rapport au virus soient appliquées », a soutenu le docteure Kamba.
Pour sa part, le docteur Jean Kaseya, directeur général du Centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC Africa), a alerté sur le risque que la RDC devienne la source de transmission de cette maladie et a appelé la stopper.
« Quelqu'un m'a dit à Washington : Est-ce qu'on ne parle pas du deuxième VIH ? Nous le prenons très au sérieux. Voilà pourquoi nous sommes en RDC, pour que nous puissions voir comment ensemble on puisse stopper cette tendance, d'autant plus que cette transmission se fait aussi avec les personnes qui font des activités sexuelles pour gagner l'argent. Donc, nous avons un grand risque de voir la RDC devenir la source de transmission d'infections des autres pays voisins et nous devons arrêter cela », a-t-il souligné.
La réunion régionale d’urgence de haut niveau sur le Mpox en Afrique va s’étendre sur 3 jours, soit du 11 au 13 avril prochain. Les deux premiers jours sont consacrés aux travaux des experts de 11 pays participants et le dernier jour connaîtra la réunion stratégique des ministres de la Santé publique desdits États.
Prince MAYIRO