Forêts du bassin du Congo : chercheurs et gestionnaires soulignent l’importance d’avoir une même définition de la forêt primaire

Jeudi 6 juin 2024 - 05:33
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Au cours d’un side event organisé par le Centre de recherche forestière internationale et le  Centre international de recherche en agroforesterie (CIFOR-ICRAF), en marge de la 20ᵉ réunion des parties du partenariat pour les forêts du bassin du Congo (PFBC), il a été évoqué la nécessité d’harmoniser les différentes définitions de la forêt primaire.

En République démocratique du Congo, les textes législatifs et réglementaires relatifs à la gestion des forêts mettent l'accent sur la conservation des forêts naturelles, qui incluent les forêts primaires, en soulignant leur importance écologique, économique et sociale.

Dans sa présentation, le chef de division chargé des inventaires forestiers au ministère congolais de l’Environnement, Willy Kisita, a expliqué les considérations sur lesquelles la RDC s’était basée pour définir la forêt primaire.

« La définition de la RDC est basée sur certains critériums, entre autres la pression anthropique et la stratification. Nos forêts primaires constituent la catégorie des forêts denses, que ce soit sur terre ferme tout comme sur le sol hydromorphe. Ces forêts constituent 80% de l’ensemble de nos forêts. Et l’ensemble de nos forêts, c'est 60% de la superficie du pays. Tout ceci explique l’étendue de nos forêts primaires. Ces forêts primaires persistent parce qu’elles sont dans des zones les moins habitées du pays avec une densité de 5 hab/km2 », a-t-il expliqué.

À en croire la coordinatrice régionale du projet RIOFAC, Florence Palla, les centres régionaux de recherche forestière ont du mal à constituer les données sur les forêts du bassin du Congo. Ceci parce que chaque pays définit la forêt primaire selon ses propres considérations. D’où la nécessité d’harmoniser les définitions pour faciliter le rapportage.

« Au niveau des processus globaux, on a des disparités comme si les données n’existent pas, c'est tout simplement parce que les définitions globales ne correspondent pas toujours aux définitions nationales. Pour les mêmes types de forêts, on a les données différentes. Ça pose un problème parce que les rapportages doivent être faits par des technologies différentes, des partenaires différents pour être sûr d’arriver à une moyenne. La réflexion est scientifique, mais aussi politique, vu que c’est un domaine régalien », a-t-il dit.

Il est à noter que le chef de division chargé des inventaires forestiers Willy Kisita a précisé que « la RDC est ouverte aux discussions pour uniformiser sa définition » avec les définitions régionales.

Bienfait Luganywa