La ville de Lubumbashi et d’autres localités du Haut-Katanga s’apprêtent à vivre sous un couvre-feu dès lundi prochain suite à un contexte marqué par une montée inquiétante de l’insécurité. Cette annonce a été faite par le gouverneur Jacques Kyabula Katwe lors d’une grande manifestation de soutien aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), organisée par les militants de l’Union sacrée, le samedi 18 janvier 2025.
Des milliers de militants des partis politiques dont l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) et l'Action pour la Rupture et le Développement (ARDev) ont défilé dans les rues de Lubumbashi pour exprimer leur soutien aux FARDC engagées dans des combats contre les forces ennemies à l'est du pays. La marche a débuté au bâtiment du 30 juin et a parcouru l’avenue Kasavubu, la chaussée Laurent-Désiré Kabila, pour se terminer sur la place de la poste au centre-ville.
Le gouverneur Jacques Kyabula, introduit par Michel Kabwe, président de l’assemblée provinciale du Haut-Katanga, a pris la parole pour réaffirmer l’objectif de cet événement qui entre dans le cadre de soutenir le chef de l'État, Félix Tshisekedi pour les réformes constitutionnelles annoncées et saluer les exploits des FARDC sur le terrain.
« Premièrement, nous soutenons le président de la République Félix Tshisekedi avec les réformes constitutionnelles annoncées. Ensuite, vous savez, ces derniers temps, les militaires des FARDC sont en train de faire des exploits à l'est. Kagame et M23 sont en train de fuir. Tout ça pour dire que nous sommes derrière le chef de l’État Félix Tshisekedi pour soutenir les FARDC. Nous profitons de l'occasion pour lancer la campagne de récolte de fonds pour l'effort de guerre en vue d'aider nos militaires à protéger le pays », a-t-il déclaré au micro tendu par 7SUR7.CD.
Face à une insécurité croissante dans les villes de Lubumbashi, Likasi et Kasumbalesa, le gouverneur Jacques Kyabula a annoncé une mesure forte en décrétant pour la semaine qui commence un couvre-feu.
« Nous avons pris des mesures qu’à partir du lundi, à partir de 23h, nous n’allons pas accepter des circulations des populations. Nous allons décréter le couvre-feu pour savoir qui sont ceux-là qui marchent la nuit pour créer l’insécurité », a-t-il affirmé.
Dans une lettre envoyée au vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur et sécurité et dont une copie est consultée par 7SUR7.CD, le gouverneur Jacques Kyabula a expliqué que les villes du Haut-Katanga sont confrontées depuis peu par "une résurgence d'une forme de criminalité inquiétante dont le mode opératoire tant à aggraver la panique et l'insécurité".
À en croire le même document, cette criminalité est caractérisée par l'utilisation des machettes comme armes d'agression ; les blessures à la machette affectant la tête, le cou, les membres supérieurs et inférieurs ; l'utilisation des motos et voitures comme moyens de déplacement ; l'utilisation des armes à feu et le déplacement des corps sans vie du lieu de crime vers les endroits éloignés. Eu égard à ces maux, le gouverneur Jacques Kyabula Katwe précise dans cette correspondance que les mesures préventives dont l'instauration de couvre-feu, l'application simultanée des bouclages, le maintien renforcé des patrouilles mixtes PNC - FARDC et l'extension des barrières nocturnes sur différentes artères seront d'application pour endiguer l'insécurité dans cette entité du sud-est du pays.
Il y a plus d'une semaine, le journaliste Patrick Adonis Numbi a été tué à coups de machettes et son corps sans vie jeté au quartier Gécamines non loin du centre-ville de Lubumbashi. Un meurtre qui a poussé le chef de l'exécutif provincial du Haut-Katanga à mettre 5.000 dollars américains pour tout celui qui réussira à identifier les vrais commanditaires de l'assassinat du journaliste dans le but de lutter contre l'insécurité dans sa juridiction.
Patient Lukusa, à Lubumbashi