Guerre d'agression : la RDC appelle le Conseil de sécurité de l'ONU à instaurer un régime de notification « systématique » pour toute vente d’armes au Rwanda

Lundi 27 janvier 2025 - 12:05
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À la demande de la République démocratique du Congo (RDC), une session d'urgence du Conseil de sécurité des Nations Unies a été organisée dimanche dernier à New York, aux États-Unis. Prenant la parole devant le Conseil, la ministre congolaise des Affaires étrangères a dénoncé la passivité de l'ONU face à la guerre d'agression que subit son pays de la part du Rwanda, à travers les terroristes du M23. Thérèse Kayikwamba Wagner a rappelé au Conseil de sécurité de l'ONU son devoir de protéger la sécurité et la paix internationales, ainsi que la vie humaine sans distinction.

Ce membre du gouvernement a également appelé le Conseil de sécurité des Nations Unies à agir « de manière immédiate et décisive », conformément aux preuves du soutien du Rwanda au M23, telles que contenues dans le dernier rapport du groupe d'experts onusiens.

« Malgré les alertes répétées du gouvernement congolais depuis trois ans, ce Conseil est resté passif. Il ne peut se contenter de déclarations de préoccupation ou de rester simplement saisi de la question. Son mandat, son devoir, est de protéger la paix et la sécurité internationales, et de défendre la vie humaine sans distinction d'origine, de race, de religion ou de genre. Ce Conseil est le garant de l'espoir et de la foi en des jours meilleurs, en des jours de paix et de prospérité. C'est pourquoi nous l'appelons à agir de manière décisive et immédiate, conformément aux preuves accablantes fournies par le dernier rapport du groupe d'experts », a-t-elle déclaré.

Par ailleurs, Thérèse Kayikwamba a dévoilé les attentes de la RDC vis-à-vis du Conseil de sécurité de l'ONU. Il s'agit notamment d'ordonner la fin des hostilités par le Rwanda et le retrait de ses troupes du sol congolais, ainsi que d'imposer des sanctions ciblées aux responsables de cette agression.

« Voici les actions concrètes que nous exigeons : le Conseil de sécurité doit ordonner immédiatement la fin des hostilités par le Rwanda et exiger le retrait immédiat des troupes rwandaises présentes sur le territoire congolais. Il doit également imposer des sanctions ciblées, incluant le gel des avoirs et l'interdiction de voyager, non seulement contre les membres identifiés de la chaîne de commandement des Forces rwandaises, mais aussi contre les décideurs politiques responsables de cette agression », a-t-elle insisté.

Elle a poursuivi : « Le Conseil de sécurité doit imposer un embargo total sur l'exportation de tous les minerais étiquetés rwandais, en particulier le coltan et l'or, afin de mettre fin à l'exploitation illégale des ressources naturelles de la RDC. Il doit révoquer immédiatement le statut du Rwanda en tant que contributeur de troupes aux missions de paix des Nations Unies. Il est inconcevable que ce même pays, qui contribue aux missions de paix de l'ONU, participe activement aux attaques contre les soldats de la paix. Enfin, le Conseil de sécurité doit instaurer un régime de notification systématique pour toute vente et transfert d'armes au Rwanda par les États membres ou des entités privées. »

Entre-temps, des combats entre les Forces armées de la RDC et les terroristes du M23, soutenus par le Rwanda, se poursuivent à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Des détonations d'armes lourdes et légères sont toujours entendues dans la ville volcanique depuis le matin de ce lundi 27 janvier.

Prince Mayiro