La République démocratique du Congo (RDC) détient une part significative de la réserve mondiale de lithium, un élément clé dans la transition vers une économie verte. Pourtant, un projet d'extraction ambitieux, situé à Manono, est pris dans un imbroglio juridique et éthique qui soulève de nombreuses questions sur la gestion des ressources naturelles du pays.
Trois sociétés ont initialement formé une joint-venture pour développer ce projet : l'Australienne AVZ Minerals, la Cominière, représentant l'État congolais, et Datomir. Malgré les rapports d'expertise qui soulignent la viabilité et l'importance de ce projet, des tensions sont rapidement apparues entre les partenaires. Les associés d'AVZ ont exprimé le besoin de renégocier les termes de l'accord afin de garantir un partage équitable des bénéfices. Cependant, cette demande a été rejetée par AVZ, créant un climat de méfiance et de discorde.
La situation s'est aggravée lorsque Datomir a contesté le paiement de 15 % initialement convenu. Cette impasse a conduit à une action en justice, portée devant le tribunal de commerce de Kinshasa. En attendant le règlement du litige, un compte séquestre de 20 millions de dollars américains a été établi à la demande d'AVZ, garantissant ainsi une certaine sécurité financière pour le projet.
L'implication des autorités congolaises, y compris celle du président de la République, a été sollicitée pour faciliter la conciliation des parties. Cependant, des allégations inquiétantes ont émergé : des prélèvements auraient été effectués sur les 20 millions de dollars du compte séquestre, des fonds qui auraient été utilisés par AVZ pour soudoyer des responsables afin de gagner l'avantage dans cette affaire.
Merveil Molo