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Alors que le M23 se rapproche peu à peu des lignes avancées de l'armée ougandaise en territoire de Lubero (Nord-Kivu), le régime de Kampala a décidé de couper court à la longue attente d'une partie de l'opinion congolaise, qui espérait que l'UPDF entrerait en jeu pour contrer l'avancée des rebelles vers le Nord.
Ce vendredi 21 février, sur son compte X, Yoweri Museveni a de nouveau réitéré sa position dans le conflit armé qui secoue l'Est de la République démocratique du Congo.
En effet, depuis des mois, le dirigeant ougandais a toujours soutenu qu'il n'y avait pas de solution militaire à la guerre du M23 et a toujours appelé le gouvernement de Kinshasa à négocier avec "son opposition armée pour résoudre les causes profondes du conflit".
"L'UPDF est restée avec 2 missions : combattre les ADF aux côtés de l'armée congolaise et protéger la construction des routes Kasindi-Beni-Butembo. Notre présence au Congo n'a donc rien à avoir avec la lutte contre les rebelles du M23. Dès le début, notre conseil aux parties impliquées dans le conflit entre le gouvernement congolais et le M23 a été la négociation", a-t-il écrit.
Depuis la reprise des hostilités dans le territoire de Lubero, Kampala semblait très attendu au tournant. Engagée dans les opérations militaires conjointes FARDC-UPDF, l'armée ougandaise a été déployée dans cette contrée et, au regard de la menace du groupe armé pro-rwandais, des Congolais espéraient que les forces ougandaises apportent leur appui à la RDC.
Cet espoir a davantage été suscité par le déploiement, sur le terrain, d'un armement lourd ainsi que du renforcement des effectifs de l'UPDF alors que l'ADF est souvent retranché dans le fin fond des forêts de Lubero.
Depuis le début du conflit et surtout avec la prise de la cité de Bunagana (Nord-Kivu) le 13 juin 2022, l'Ouganda est accusé de souffler le chaud et le froid.
Des acteurs de la société civile le pointent d'un doigt accusateur, affirmant que Kampala apportait son appui au M23. Certains officiels congolais, dont Vital Kamerhe, a également déjà soutenu la même thèse.
Cependant, l'accusation n'est jamais formelle à Kinshasa. Depuis le 30 novembre 2021, les 2 États coopèrent dans la traque des djihadistes ADF, qui sont une menace commune.
En début de semaine, des troupes ougandaises ont renforcé leur présence dans le pays en déployant des effectifs et des équipements supplémentaires à Bunia, toujours dans le cadre de combattre l'ADF et des groupes armés locaux réfractaires au processus de paix.
Isaac Kisatiro