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La République Démocratique du Congo (RDC) a réitéré son appel à la communauté internationale pour imposer des sanctions dissuasives contre le Rwanda, en réponse à son soutien continu au groupe armé M23. La Première ministre, Judith Suminwa, a porté la voix de son pays ce lundi 24 février 2025 devant le Segment de haut niveau de la 58e session du Conseil des droits de l'homme (CDH) à Genève.
La cheffe du gouvernement congolais a brossé un tableau sombre de la situation sur le terrain, dénonçant les massacres et les exécutions sommaires perpétrés par le M23 avec le soutien du Rwanda. Elle a souligné que des millions de Congolais vivant à Goma, Bukavu et dans d'autres régions sous occupation sont en danger constant.
« Au regard des massacres et des exécutions sommaires qu'il continue de perpétrer sur notre sol, nous en appelons à des sanctions dissuasives pour permettre de restaurer l'ordre et la sécurité, et protéger ainsi des millions de Congolais vivant à Goma, Bukavu et dans d'autres parties du pays sous occupation », a-t-elle déclaré.
Face à l'ampleur de la crise humanitaire, Judith Suminwa a également lancé un appel au renforcement de l'aide humanitaire pour prendre en charge les milliers de blessés et de personnes déplacées. Elle a décrit les atrocités subies par les populations, notamment les femmes violées, les enfants enrôlés de force, déplacés et orphelins.
Elle a réaffirmé l'engagement de son gouvernement à collaborer avec la commission d'enquête indépendante qui sera mise en place pour documenter les violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Cette commission, fruit d'une résolution adoptée le 7 février, sera essentielle pour faire la lumière sur les exactions commises et traduire les responsables en justice.
Selon les chiffres du ministère de la santé, les affrontements entre les rebelles du M23 et les forces loyalistes ont causé la mort de plus de 7 000 Congolais depuis janvier 2025.
Merveil Molo