
Human Right Watch déplore le récent massacre d'une quarantaine de civils à Komanda, un centre de négoce situé à une soixante-dizaine de kms de Bunia, dans l'Ituri. L'organisation qualifie cet acte de « brutal et incompréhensible ».
Dans une dénonciation rendue publique mercredi 6 août dernier, citant des témoins et des rescapés, Human Right Watch mentionne que la plupart des victimes avaient été assiégées dans l'enceinte d'une paroisse catholique vers 1h du matin puis avaient été attaquées par « des coups à la tête avec des instruments contondants ainsi qu'avec des machettes et des armes à feu ».
Cette organisation de défense des humains mentionne que l'armée congolaise, positionnée à près de 3 kms et les casques bleus de l'ONU, se trouvant à environ un kilomètre, ne sont pas intervenus à temps, éventuellement suite à la perturbation du réseau téléphonique.
Pour Human Right Watch, au regard du degré de tensions dans la contrée et des atrocités perpétrées par des groupes armés dans la zone, il urge que les autorités congolaises renforcent leurs mesures pour protéger les civils, de traquer et traduire en justice les responsables de ces actes criminels.
« Le massacre de Komanda et les autres tueries de masse perpétrées cette année mettent en évidence l'insécurité dans l'Est de la RDC et la nécessité pour le gouvernement congolais de renforcer d'urgence ses mesures pour protéger les civils et traduire les responsables en justice », fait savoir Human Right Watch.
L'organisation plaide également pour des enquêtes et martèle sur la réponse des forces armées et de la MONUSCO. Elle évoque également l'urgence d'adopter des mesures pour rétablir la confiance avec les civils par le renforcement des réseaux d'alerte et en consultant les communautés et groupes civils sur les besoins en matière de protection.
Pour rappel, dans la nuit du samedi au dimanche 27 juillet dernier, le groupe armé ADF a fait irruption dans une paroisse catholique à Komanda où étaient rassemblés des chrétiens en prélude d'une célébration religieuse.
Sur place, au moyen d'armes à feu et blanche, les assaillants ont tué au moins 43 civils dont 9 enfants, enlevé plusieurs autres et incendié des maisons alors que la contrée vivait déjà une accalmie apparente depuis de nombreuses semaines.
Le groupe terroriste a accentué ses attaques dans le Nord-Kivu et l'Ituri ces derniers jours. Il est responsables de plusieurs dizaines de morts seulement en juillet dernier, nonobstant les opérations militaires conjointes FARDC-UPDF menées contre lui depuis près de 4 ans.
Isaac Kisatiro, à Butembo