
La Haute Cour militaire a rendu, ce mardi 30 septembre 2025, son arrêt dans le procès historique de l’ancien président de la République, Joseph Kabila Kabange. La juridiction a tranché à la fois sur la question sensible de sa nationalité et sur la nature des infractions retenues contre lui.
Dans sa décision, la Haute Cour militaire a affirmé sans ambiguïté que « Joseph Kabila est congolais au regard des fonctions assumées au sein des Forces armées de la République démocratique du Congo et pour avoir été président de la République pendant 18 ans ».
Par cette déclaration, la plus haute juridiction militaire de la RDC rejette les contestations soulevées par certaines parties civiles qui estimaient que l’ancien chef de l’État n’était pas d’origine congolaise et ne pouvait donc pas être jugé pour trahison.
Malgré cette prise de position, la Haute Cour militaire a déclaré établies en fait comme en droit les infractions de trahison et de complot à charge de Joseph Kabila.
Selon la Cour, l’ex-chef de l’État a entretenu des intelligences avec le Rwanda durant ses années au pouvoir, des actes constitutifs de haute trahison au regard de la législation militaire.
La Cour l’accuse également d’avoir été à l’origine de la création de l’Alliance des Forces pour le Changement (AFC/M23), mouvement rebelle responsable de plusieurs déstabilisations dans l’Est du pays.
Pour étayer ces accusations, la juridiction s’appuie notamment sur les dépositions d’Éric Kuba, considéré comme témoin clé dans cette affaire. En effet, ce dernier a affirmé devant les juges avoir représenté Joseph Kabila dans une réunion pour la déstabilisation de la RDC, tenue au Rwanda, aux côtés de Corneille Nangaa et d'autres membres de l’AFC/M23.
Dans sa peine principale, la Haute Cour militaire a condamné Joseph Kabila à la peine de mort. Un verdict qui marque un tournant majeur dans l’histoire politique et judiciaire de la RDC.
Jamais un ancien président de la République n’avait été poursuivi, et encore moins condamné, pour des faits d’une telle gravité.
Cette position prise par la Haute Cour militaire suscite un vif débat dans l'opinion. Pour certains observateurs, la confirmation de la nationalité congolaise de Joseph Kabila clôt un vieux débat politique. Mais pour d’autres, la gravité des faits retenus soulève des inquiétudes sur les implications sécuritaires et diplomatiques de ce dossier, notamment dans les relations entre Kinshasa et Kigali.
ODN