
La cheffe de la mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), Bintou Keita, a appelé, ce mardi 30 septembre 2025, à New-York, aux États-Unis d'Amérique, le Conseil de sécurité à traduire ses engagements en véritables progrès. Elle a lancé cet appel à l'occasion de la 10 008ᵉ séance du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies (ONU), consacrée à la situation en République démocratique du Congo.
Selon la représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies en République démocratique du Congo, la paix tarde à se concrétiser dans l'Est du Congo suite à l’écart persistant entre les décisions du Conseil de sécurité et la réalité sur le terrain.
« Le 21 février, le Conseil de sécurité a envoyé un message clair à toutes les parties avec l'adoption de la résolution 2773. La résolution appelait notamment à une cessation immédiate et sans condition des hostilités et a exhorté l’AFC-M23 à cesser les combats, se retirer de Goma, de Bukavu et de toutes les autres zones contrôlées, et mettre un terme à son administration parallèle. Huit mois plus tard, les grandes dispositions de la résolution 2773 demeurent largement non mises en œuvre. Malgré les demandes du Conseil, l’AFC-M23 a continué de poursuivre une logique d'expansion et de consolidation territoriale. Depuis la prise de Goma, l’AFC-M23 a remplacé les institutions officielles par des structures alternatives, ce qui affaiblit les institutions dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. Plus de 7 000 nouvelles recrues ont reçu une formation militaire au cours des sept derniers mois dans les camps de l’AFC-M23.Cela souligne l'écart persistant entre les décisions du Conseil de sécurité et la réalité sur le terrain », a-t-elle déploré.
Par ailleurs, Bintou Keita a invité le Conseil de sécurité et tous les partenaires à faire advenir un cessez-le-feu permanent et un accord de paix durable qui, selon ses dires, jetteront les conditions de stabilité dans l’Est de la RDC.
« La paix en République démocratique du Congo demeure en grande partie une promesse. Il y a des écarts entre les progrès que nous constatons sur le papier et la réalité que nous observons sur le terrain, qui continue d'être marquée par la violence… Depuis juin, la MONUSCO a comptabilisé 1 087 civils tués lors d'actes de violence en Ituri et au Nord-Kivu. Et ce bilan s'alourdit de jour en jour », a-t-elle déclaré.
Enfin, la cheffe de la MONUSCO a exhorté tous les responsables politiques à être inclusifs, à condamner les discours de haine d'où qu'ils proviennent, à choisir le dialogue en exhortant la population à s'abstenir « de tels discours, à ne pas propager la désinformation et la mésinformation ».
Raphaël Kwazi