
L’ancien ministre des Télécommunications, Emery Okundji, a, dans une interview accordée à 7SUR7.CD ce vendredi 17 octobre 2025, réagi aux accusations portées contre certains opposants politiques, soupçonnés d’entretenir des liens avec la rébellion du M23. Il a dénoncé une tentative de « criminalisation de l’opposition », et appelé au respect de la Constitution qui consacre le pluralisme politique en République démocratique du Congo.
« La République démocratique du Congo est un État de droit, régi par des normes, des règles et des repères », a déclaré M. Okundji.
Il a rappelé que l’article 6 de la Constitution reconnaît le pluralisme politique et interdit formellement l’institution d’un parti unique sur l’ensemble du territoire national, considérant une telle pratique comme une infraction imprescriptible de haute trahison.
« Assimiler l’opposition au M23 relève de la calomnie »
Réagissant aux propos de certains responsables du pouvoir en place, Emery Okundji a affirmé qu’associer les activités de l’opposition à un « complot contre le régime » ou à une « rébellion déguisée » relève de la calomnie, de la médisance et de la mauvaise foi ».
« Les opposants politiques qui s’organisent pour jouer leur rôle de contre-pouvoir ne peuvent en aucun cas être considérés comme une branche du M23 », a-t-il insisté, rappelant que le gouvernement lui-même « négocie aujourd’hui ouvertement avec ce mouvement rebelle, malgré les promesses antérieures de ne jamais le faire ».
Appel au respect des droits constitutionnels
L’ancien ministre a également rappelé que les droits reconnus à l’opposition par la Constitution « sont sacrés » et ne peuvent être restreints que par la loi fondamentale elle-même.
« Parler d’un complot contre le régime de Tshisekedi, c’est ignorer superbement la Constitution et les lois de la République », a-t-il martelé.
Okundji a également affirmé son soutien à toutes les activités de l’opposition visant à « lutter contre les antivaleurs » et à « conquérir démocratiquement le pouvoir conformément à la Constitution ».
Pour lui, la réaction du pouvoir à chaque mobilisation de l’opposition traduit une « peur » du débat démocratique.
« Pourquoi cherchent-ils à ériger la moindre activité de l’opposition politique en infraction ? », s’est-il interrogé, estimant que le régime “
« panique à chaque fois que l’opposition s’exprime ».
Emery Okundji a conclu en appelant à résister à toute dérive autoritaire :
« Nous nous opposerons toujours à tout système qui érige la parole, la pensée et les actions du président de la République en loi ».
Cette déclaration intervient quelques jours après le conclave de Nairobi organisé par Joseph Kabila, ancien président de la RDC, qui a rassemblé plusieurs acteurs politiques du pays pour discuter de la situation politique nationale et de la cohésion des forces politiques en période électorale.
Roberto Tshahe Da Cruz