
Le député national Trésor Lutala Mutiki a initié une proposition de Loi portant exclusion des anciens rebelles dans les institutions de la République démocratique du Congo, ainsi que les services de sécurité.
Au cours d'un déjeuner de presse organisé ce lundi 20 octobre 2025 à Kinshasa dans le cadre du lancement de la campagne de vulgarisation de cette proposition de Loi, l'élu de Mwenga au Sud-Kivu a souligné que son initiative vise à empêcher que les auteurs d'actes de rébellion, de terrorisme ou de collaboration avec l'ennemi puissent accéder aux fonctions souveraines telles que l'armée, la police, les services de renseignement, la magistrature ou la diplomatie.

Trésor Lutala rassure que sa proposition de Loi ne représente pas une menace contre les pourparlers de Doha entre le Gouvernement et l'AFC/M23.
« Présentée en pleine période d'agression rwandaise, cette initiative s'inscrit dans un contexte de fragiles négociations entre le Gouvernement et le mouvement rebelle AFC/M23 à Doha. Elle ne constitue pas un obstacle au dialogue, mais établit les limites républicaines : la paix oui, mais sans impunité ni infiltration des institutions souveraines », a-t-il rassuré.
Pour l'élu de Mwenga, la République démocratique du Congo ne doit plus confondre paix et impunité. Il insiste sur le fait que sa Loi consacre la sécurité nationale et la justice comme socle de toute paix durable.
« Cette initiative n'exclut pas la réinsertion : les ex-combattants pourront être accompagnés dans la vie civile, mais plus jamais dans la gestion de la sécurité de l'État. La République doit se protéger. On ne défend pas l'État quand on a pris les armes pour le détruire », a martelé ce membre du Présidium de l'Union Sacrée.
Trésor Lutala Mutiki confirme que sa proposition de Loi bénéficie déjà du soutien de plusieurs députés issus de différentes sensibilités politiques.
À l'en croire, elle est considérée comme un instrument de renforcement de la souveraineté et de la discipline institutionnelle. Cet élu du peuple précise en outre que le Gouvernement et les commissions parlementaires concernées sont consultés pour une adoption consensuelle.
« La paix ne doit plus être un marché politique, mais une promesse de justice. Cette loi n'est pas une arme contre qui que ce soit, c'est un bouclier pour la Nation. On ne peut pas défendre l'État quand on a pris les armes pour le détruire », a-t-il déclaré.
Trésor Lutala a mis un accent particulier sur le fait que sa Loi s'inscrit dans une démarche de paix durable, de justice et de restauration de la confiance entre le peuple et ses institutions. Elle marque la volonté de rompre avec le passé et de bâtir une République forte, intègre et respectée.
Dans la foulée, il a annoncé que des conférences seront organisées dans les universités dans le but de sensibiliser les étudiants pour qu'ils s'approprient cette proposition de Loi.

« Par la même occasion, je tiens aussi à signaler que nous allons faire des conférences dans les universités, nous allons approcher la population. Nous allons entrer partout pour essayer de parler de cette proposition de Loi », a-t-il indiqué.
Précisons par ailleurs que cette proposition de Loi a déjà été déposée au bureau de l'assemblée nationale.
Jephté Kitsita