Lors de sa participation à la 4ᵉ édition de la conférence "Femme de Repère", tenue le samedi 1ᵉʳ novembre 2025 à Kinshasa, Odiane Lokako, présidente de la Fondation ELCOS (Ensemble Luttons contre le Sida), a mobilisé la jeunesse congolaise. Son appel est celui de la déconstruction du « tribunal populaire » et du dénigrement orchestrés sur les plateformes numériques.
Devant l'assistance, son propos a ciblé la "légèreté du monde moderne" qui, selon elle, facilite la banalisation du mauvais traitement que subissent les femmes. Ce phénomène est désormais amplifié et rendu viral par la caisse de résonance des plateformes numériques.
Elle a dénoncé l'usage abusif des réseaux sociaux, les qualifiant de "tribunal populaire d'invectives". Pour la présidente de l'ELCOS, ces espaces, souvent perçus comme des lieux de liberté d'expression, se transforment trop fréquemment en chambres d'écho de la marginalisation féminine, permettant l'agression anonyme et le dénigrement public ciblant les femmes et les mères.
Elle a appelé la jeunesse, actrice majeure et consommatrice assidue du numérique, à inverser cette tendance. Elle a estimé qu'il ne suffit pas de dénoncer les violences physiques ; il est crucial de combattre activement la violence invisible et insidieuse du dénigrement en ligne.
En réponse aux questions du public, Odiane Lokako a démontré, en s'appuyant notamment sur son propre exemple, que la dignité féminine peut et doit être préservée. C'est en cultivant la solidarité et en refusant de cautionner ces "invectives" que les jeunes peuvent devenir de véritables acteurs du changement, a-t-elle insisté.
Elle a ainsi conclu par un appel vibrant à ce que la "jeunesse congolaise" se lève non seulement pour soutenir des initiatives comme le film sur le Dr. Mukwege et les victimes de l'Est, mais aussi pour faire des réseaux sociaux des espaces de respect et d'élévation, et non plus des vecteurs de marginalisation.
Merveil Molo