Dans son intervention le mardi 18 novembre 2025 à l'assemblée nationale, le député national Steve Mbikayi a rappelé que Kinshasa est paralysée quotidiennement par des embouteillages monstres.
Il a déploré le fait que des centaines de milliers de Congolais marchent parfois des heures faute de transports collectifs. Pour Steve Mbikayi, une mégapole ne peut fonctionner durablement sans un système de mobilité intégré, cohérent et diversifié.
"Pourtant, nos infrastructures restent fragmentaires : quelques routes asphaltées et des bus isolés ne suffisent pas", a-t-il déclaré.
Pour Steve Mbikayi, le projet de loi de finances 2026 révèle une vision principalement routière.
"La construction des routes périphériques est prévue à 5,45 millions USD en 2026 et en 2027. L’OVD bénéficie de 53,64 millions USD en 2026, plus de 150 millions USD en 2027 et 16,36 millions USD en 2028, 5 millions USD pour les ponts et chaussées. Ces allocations sont utiles, mais insuffisantes : la route seule ne peut répondre aux besoins d’une capitale tentaculaire", a-t-il renchéri.
Dans la foulée, Steve Mbikayi a fait remarquer qu'aucun pays moderne ne se limite à la route.
"Imaginez Paris, avec des routes impeccables mais privé de métro et de RER : paralysie totale. L’histoire du Congo confirme cette vérité. Stanley affirmait : " Sans chemin de fer, le Congo ne vaut pas un penny. " Aucun plan de mobilité durable à Kinshasa n’est possible sans un réseau ferroviaire réhabilité", a-t-il souligné.
En outre, il estime que le gouvernement doit immédiatement prévoir :
- La réhabilitation urgente de la ligne Gare centrale–Kitambo ;
- La remise en service de Gare centrale–Aéroport de N’djili ;
- La création de nouvelles lignes urbaines ;
- L’acquisition de locomotives, voitures voyageurs et wagons adaptés.
Par ailleurs, Steve Mbikayi soutient que la mobilité inclut également la voie fluviale.
"Le fleuve Congo est un trait d’union Ouest-Est, un facteur d’intégration et un pilier de notre économie. Le bateau dessert villages, ports secondaires et villes, facilite l’évacuation des produits agricoles, et permet aux marchandises d’atteindre Mbandaka et Kisangani à moindre coût. Il est la colonne vertébrale du commerce intérieur et de l’unité nationale. Or, dans le budget 2026, l’ONATRA, qui incarne cette mobilité multimodale, est pratiquement absente", a-t-il indiqué.
Selon lui, pendant ce temps le ministère des Transports prévoit :
- 119,09 millions USD pour la RVA en trois ans :
- 5,45 millions USD pour les voies navigables ;
- 121,82 millions USD pour Transco ;
- et des budgets pour Congo Airways, la SCTP et la Régie des Voies Fluviales, LMC, l’ONATRA, est tout simplement ignoré.
Steve Mbikayi rappelle aussi que cette entreprise est en crise : plus de 200 millions USD de dettes détenues par l’État , une charge sociale mensuelle de plus de 5 millions USD pour des recettes de 3 millions USD, 13 000 retraités en attente avec un passif de plus de 100 millions USD, plus de 30 mois d’arriérés de salaires, une flotte et des infrastructures vieillissantes.
"Sauver l’ONATRA, c’est préserver notre cohésion territoriale, notre intégration économique, notre sécurité alimentaire, notre souveraineté logistique et notre unité nationale", a-t-il dit.
D'après lui, sa renaissance permettrait :
- De désengorger Kinshasa grâce à une offre ferroviaire et fluviale efficace ;
- De réduire le coût des marchandises pour des millions de ménages ;
- De soutenir les producteurs agricoles du Grand Équateur et de l’ex-Province Orientale ;
- De réduire l’usure de nos routes ;
- De redonner de l’emploi à des milliers de travailleurs ;
- De restaurer le patrimoine logistique national.
Cependant, le député national Steve Mbikayi pense qu'il n’est pas trop tard pour corriger ce déséquilibre budgétaire.
"Le pays a besoin d’une vision claire, d’un système multimodal où chaque secteur soutient l’autre. L’ONATRA doit retrouver sa place", a-t-il souligné.
Il appelle le gouvernement, et la Première ministre en particulier, à allouer des moyens substantiels, clairs et immédiatement mobilisables pour relancer ses activités ferroviaires, fluviales et portuaires, soutenir ses travailleurs, moderniser son matériel et assainir sa gouvernance.
Steve Mbikayi reste convaincu que la renaissance de l’ONATRA est une nécessité vitale pour la République
Jephté Kitsita