Le prix Nobel de la paix Denis Mukwege s’est dit « écœuré » par les violences perpétrées dans le territoire de Kabare, au Sud-Kivu, où plus de vingt-deux personnes ont été exécutées dans la nuit du 23 au 24 novembre à Irhambi Katana.
Dans un message publié ce mercredi, il affirme que ces crimes rappellent les massacres documentés dans le Rapport Mapping des Nations Unies (1993-2003), qui recense de graves violations des droits humains en République démocratique du Congo.
Mukwege souligne que ces exécutions s’inscrivent dans un climat de terreur où les civils, femmes, enfants, pères et mères subissent quotidiennement des sévices corporels en plein jour, certains succombant à leurs blessures. Il décrit cette situation comme « un nouveau royaume négrier en Afrique, dont Kigali tient les commandes ».
Le centre de santé de Chahoboka, à Katana, a également été pris pour cible. L’attaque, survenue vers 22 heures, a coûté la vie à un patient et à deux gardes-malades. Pour Mukwege, frapper une structure médicale constitue une violation grave du droit international humanitaire et relève du crime de guerre.
Face au « silence » de la communauté internationale, Denis Mukwege exhorte l’Afrique à ne pas rester indifférente :
« Si le monde a décidé de garder silence, l’Afrique ne doit pas rester indifférente face aux atrocités commises et à la traite négrière dans l’Est de la RDC depuis trois décennies », insiste-t-il.
Les victimes, principalement des jeunes hommes, auraient été arrêtées puis exécutées par des éléments du groupe armé M23/RDF, en représailles à des affrontements avec des groupes d’autodéfense locaux.
Raphaël Kwazi