Attend Gouvernement… désespérément

Lundi 22 septembre 2014 - 09:13

Un conseil des ministres convoqué un samedi et présidé par le Raïs en personne ! Il n’en fallait pas plus pour que l’adrénaline monte de plusieurs crans et que dans la ville haute, les spéculations repartent de plus belle. Ultime réunion de l’équipe Matata ? Conseil des ministres d’adieu ? Le suspense n’aura duré que le temps du Conseil. Au sortir, rien de grave à signaler. Le ciel n’est pas tombé sur la tête des membres du gouvernement. Un grand ouf de soulagement pour Leurs Excellences. L’échéance est à nouveau repoussée. Pour quand ? Nul ne le sait. Les voies du Raïs sont décidemment insondables.
Alors que les prémices de l’avènement du Gouvernement annoncé et attendu depuis… près d’un an s’amoncelaient, Joseph Kabila a, une fois de plus, déjoué tous les pronostics. Et renvoyé les bookmakers de la place de Kinshasa à leurs études. Un énième sursis pour les ministres en place.

Loin d’être totalement une sinécure, cette rallonge en rajoute au long suspense. Drôle de situation pour des membres du Gouvernement à cheval entre " le plein exercice et les affaires courantes" ! Un régime de ni ni qui se prolonge jusque dans les entreprises publiques où les mandataires sont sevrés de signatures.
Fort de son pouvoir discrétionnaire, le chef de l’Etat est, certes, maître de son agenda en la matière. Mais, il n’en demeure pas moins vrai que la « neutralisation » de fait des membres de l’Exécutif et leurs auxiliaires impacte sur la gestion de la Res publica. Le pays tourne au ralenti. De grandes décisions sont différées. Le climat d’attente semble de plus en plus l’emporter sur celui de l’action. Bonjour l’expectative ! Bienvenue à l’incertitude ! Lorsque le flottement s’installe dans la durée, le risque de paralysie n’est pas loin.

Pas sûr que la RDC ait particulièrement besoin de pareille perspective. C’est un euphémisme, tout le monde l’aura compris. C’est qu’on aura du mal à comprendre, c’est cette annonce a posteriori prématuré de la mise sur pied du Gouvernement post-Concertations nationales qui tarde à être suivie d’effets. Alors, simple effet d’annonce ? José NAWEJ