Braquage manqué d’un convoi de fonds : accrochage entre policiers et malfaiteurs

Jeudi 3 septembre 2015 - 13:22

La criminalité, qui bat son plein dans la ville de Kinshasa, depuis moins d’un trimestre, selon une source policière, touche aussi la province du Kongo central. Une information de nature à susciter la peur panique dans les milieux d’affaires, se répand aujourd’hui comme une traînée de poudre, poussant certains hommes et femmes d’affaires à s’entourer des services de gardes du corps et à sécuriser leurs magasins et leurs résidences par des surveillants armés, ainsi que des murs de clôture hérissés de barbelés.

Et c’est à une cinquantaine de kilomètres de la capitale, précisément dans le district de la Lukaya, que viennent les dernières nouvelles d’un braquage manqué qui fait déjà couler beaucoup d’encre et de salive.

Samedi 29 août 2015, la demi- journée de travail s’est terminée vers 13 heures, pour bien des entreprises. Quelques magasins et dépôts de produits alimentaires de grands distributeurs fermés, les travailleurs ont débuté leur week-end en bonne compagnie dans les bars et terrasses des environs.

Pour raison de sécurité, les recettes réalisées par les succursales de la Société de distribution des produits alimentaires, en sigle « SOKIN », devaient être placées en lieu sûr, selon des consignes données par les dirigeants du distributeur précité.

La délégation de cette entreprise a quitté la Cité d’Inkisi vers 13 heures 30’ dans l’espoir d’atteindre le siège central de Kinshasa aux environs de 15 heures. A bord de la jeep de la société de marque Land Mark, couleur rouge Bordeaux, portant plaques minéralogiques 3028 AK/ 01, outre le chauffeur, la délégation de SOKIN comprenait le gérant de nationalité libanaise Kassem, et deux policiers d’escorte, Masamba Ndongala et Nzolo Nzuzi de la Compagnie mobile d’intervention de Matadi.

Durant le trajet, la route de Matadi connait son train-train d’un trafic intense avec des camions remorques, des bus et des voitures roulant dans les deux sens.

En dépit d’un trafic intense sur la route de Matadi, les bandits ont attaqué le convoi

Il est 14 H 15’. Non loin de la Cité de Kasangulu, des tirs d’armes à feu retentissait. Les policiers d’escorte se rendent aussitôt compte que leur véhicule est pris en chasse par une voiture. La fusillade s’intensifie. A bord de leur jeep, les éléments de la Compagnie mobile d’intervention de Matadi se rassurent alors que leurs armes sont au point, et tirent en l’air. C’était le signal lancé pour dissuader les malfaiteurs de ne pas poursuivre leur sale besogne.

Malheureusement, ce message n’a pas pu désorienter les bandits qui ont continué à tirer sans cesse. Se sentant ciblée, la délégation de SOKIN décide de riposter pour sécuriser les fonds de l’entreprise. L’accrochage va durer une vingtaine de minutes, semant la terreur dans tout le périmètre. A la Cité de Kasangulu, les crépitements d’armes à feu ont poussé la population à se terrer dans les maisons, alors que sur la route de Matadi, la circulation a été brutalement interrompue. Au loin, des véhicules s’arrêtaient, s’ils ne faisaient pas marche arrière, craignant de se retrouver dans le feu de l’action.

Quand le calme est revenu, cinq des bandits, avaient pris la tangente, abandonnant leur engin, une voiture de marque Toyota Carina de couleur bleue immatriculée 1310 AP/01. A bord, gisait le corps inanimé d’un des malfrats. Touché par une balle, il est mort sur le champ avec entre ses mains, une arme Fa dont le canon sentait fraîchement la poudre.

Les limiers de la police dépêchés en catastrophe sur le lieu, ont ouvert une enquête sur ce braquage manqué, et sont parvenus à identifier le malfaiteur. Il s’appellerait Ilondo Bonia alias Papy Pitchen et serait vraisemblablement un déserteur dont le numéro matricule 1197303856122 pourrait aider à retrouver son ancienne unité et à retracer son parcours sous le drapeau.

Après ces émotions et des sueurs froides, la délégation de la société SOKIN est arrivée à Kinshasa, saine et sauve, heureuse d’avoir sécurisé les fonds de l’entreprise.

Pour la police nationale, ce braquage manqué est indicateur de l’insécurité qui s’est signalée au Kongo central et qui justifie l’inquiétude ressentie par les milieux d’affaires de la province, ainsi que ceux de la capitale. A ce sujet, des investigations ont été lancées pour tenter de retrouver les cinq membres de la bande en cavale.

J.R.T.