Consultations présidentielles en vue du dialogue politique: Jonas Tshombela tire les choses au clair

Mercredi 17 juin 2015 - 14:58

Jonas Tshombela Kabiena, coordonnateur national de la Nouvelle Société Civile du Congo(NSCC), une plateforme regroupant plus de 300 organisations, a tenu un point de presse le lundi 15 juin 2015, pour faire une mise au point de sa structure sur le dialogue et les consultations initiés par le Chef de l’Etat, Joseph Kabila.

Jonas Tshombela a estimé que depuis les dernières élections de novembre 2011, la RDC traverse une crise politique caractérisée par une insécurité généralisée notamment les guerres récurrentes dans la partie Est du pays, les violations graves des droits de l’homme et des libertés publiques.

C’est pourquoi la NSCC s’attache d’abord au respect de la Constitution et se dit prête au dialogue pour construire un consensus autour du calendrier électoral. Mais avant la tenue de ce forum, la NSCC exige la libération sans condition de leaders d’opinion dont Christopher Ngoyi Mutamba, Fred Bauma, Jean Claude Muyambo, Vano Kiboko, Jean Bertrand Ewanga…. La NSCC exige le rétablissement des signaux des médias proches de l’opposition dont RLTV, Canal Congo Futur, Canal Kin TV, Radiotélévision Catholique Elikya….

Jonas Tshombela estime que le dialogue doit se tenir dans le respect de la Constitution et son organisation reste attacher à l’Accord Cadre d’Addis-Abeba et à la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations Unies.

Il y a lieu de signaler que dans son communiqué de presse n° 009/2015 du 12 mai 2015 relatif à la mise en garde à la classe politique congolaise toutes tendances confondues en martelant que » toute autre discussion et arrangement politique en dehors de l’esprit et de la lettre de la Constitution sera interprétée comme de la haute trahison « .

Dans cette déclaration publique, la Nouvelle société civile du Congo (NSCC) mettait en garde la classe politique congolaise toute tendance confondue pour que la constitution soit respectée au terme du dialogue national en vue.

» Plusieurs années après la tenue de la conférence Nationale Souveraine, le dialogue de Sun city et les concertations nationales, la NSCC s’interroge sur la volonté politique réelle de la classe politique congolaise à organiser les nouvelles discussions nationales franches et sincères sans énerver la constitution de la RDC « , a tonné Jonas Tshombela.

Toutefois, sa structure reste ouverte aux discussions inclusives qui ne porteront que sur la recherche du consensus autour du processus électoral, dans le strict respect de l’esprit et de la lettre de la constitution.

Pour ce faire, la NSCC plaide pour l’implication de la communauté internationale à travers la Monusco afin que ce dialogue se tiennent conformément aux prescrits de l’Accord Cadre d’Addis-Abeba.

Du rififi à la Société civile

Depuis que le Chef de l’Etat a rencontré mardi 9 juin 2015 une délégation de la Société civile conduite par Katty Kalanga, il y a une forte agitation au sein de la société civile.

La NSCC à travers Jonas Tshombela se déclare non concernée par la délégation reçue par Joseph Kabila qui, selon lui, n’a pas reçu mandat des organisations et plateformes des forces vives de la nation.

D’après lui, ceux que le chef de l’Etat a reçus au Palais de la Nation pour le compte de la société civile, il s’agit d’un groupe politique de la société civile infiltré dans la vraie société civile.

» Au lieu de poser les problèmes réels qui touchent le pays, ils vont parler comme pour quémander des postes en exigeant de prendre le secrétariat technique du dialogue, le quota et l’ordre du jour du dialogue comme s’ils ont été mandatés « , a-t-il regretté.

Il a révélé que dans la délégation de la société civile reçue par Joseph Kabila dans ses consultations, il y a eu même un membre fondateur d’un parti politique dénommé » Union pour la Restauration et le Développement (URD), mais il a signé dans le mémorandum remis au chef de l’Etat pour le compte de la société civile non fédérée.

C’est ainsi que Jonas Tshombela s’interroge sur le rôle joué par les services de sécurité. » Les services de sécurité semblent avoir été induits en erreur par les acteurs rusés en laissant le chef de l’Etat recevoir un mémo cosigné par un acteur politique au nom de la société civile .

Pourquoi la porte parole de la délégation dite de la société civile a-t-elle infiltrée dans ses rangs un président d’un parti politique au nom de la société civile ? « , s’interroge Jonas Tshombela.

Par Godé Kalonji Mukendi