Controverse autour de la neutralisation des FDLR

Jeudi 6 août 2015 - 15:59

L‘activisme des FDLR se poursuit au Kivu. Preuve des FARDC en dénombrent encore 390 sur le sol congolais. Un bilan qui ne reflète pas la réalité sur le terrain, selon les investigations menées parle Centre d’étude pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits de l’Homme (Cepadho).

La question de la présence ou non de rebelles hutu rwandais (FDLR) dans le deux provinces du Kivu suscite des discussions dans bien des milieux politiques congolais. Toutes ces discussions gravitent autour du nombre exact des FDLR qui sont encore actifs dans cette partie orientale de la République démocratique du Congo.

Dans le but de couper t court à cette question, les Forces armées de la RDC (FARDC) ont fait savoir qu’au jour d’aujourd’hui, les éléments FDLR encore actifs dans le Kivu se chiffre à 390 personnes. C’était au cours d’un point de presse animé, hier mercredi5 août. Pour l’armée régulière, ce bilan est établi au lendemain de l’opération de traque qu’elle a lancée contre ce groupe armé qui a causé beaucoup de dégâts dans les deux provinces du Kivu.

Se confiant à la presse le même jour, le ministre de la Communication et Médias, Lambert Mende Omalanga, cité parla Radio onusienne, a confirmé ce chiffre. Avant de déclarer : « Nous confirmons tous les chiffres que le général Mushale a donné, il a donné aussi les chiffres des personnes capturées qui sont dans nos prisons “. Un bilan qui, à en croire le porte-parole du gouvernement, constitue une avancée à mi-parcours. Et d’affirmer: “Il ya une évaluation que les Fote.es. armées et les services d’intelligence font régulièrement. Nous avons la possibilité d’évaluer la progression du nombre de ces éléments armés contre lesquels notre armée est déployée”.

Préoccupé par la présence de cette force négative sur le sol congolais, le Centre d’étude pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits de l’Homme (Cepadho) salue les efforts consentis par les troupes loyalistes dans la traque contre les FDLR. Cependant, cette structure n’est pas d’accord avec le bilan avancé par l’armée régulière. Elle craint que ce bilan “sous-estimé” puisse amener les FARDC à mettre fin à leur traque contre les FDLR, alors que ces dernières constituent encore une menace pour les populations civiles.

JOUER À LA PRUDENCE
Pour ce Centre, les rebelles huai rwandais restent encore une menace non négligeable pour les populations des territoires de Rutshuru, Lubero et Walikale, leur zone de concentration actuelle.

A ce sujet, le directeur exécutif du Cephado, Omar Kavota, a fait remarquer : “Notre structure craint que sur base d’un bilan comme celui présenté par le commandant de la 3ème zone de défense, le gouvernement commette l’erreur de mettre fin précipitamment aux opérations contre les FDLR et abandonne de manière inachevée une œuvre salvatrice
Face à cette inquiétude, le porte-parole du gouvernement partage les préoccupations du Cepadho et celles de la population des entités concernées et réitère l’engagement du gouvernement â mettre fin au phénomène FDLR dans le Kivu.
De leur côté, bon nombre d’analystes invitent le gouvernement à traquer jusqu’à leur dernier retranchement ces hors-la-loi qui ont endeuillé plusieurs familles dans l’Est de la RDC Sans compter des milliers de personnes qui vivent actuellement en errance, à cause-de l’insécurité provoquée par cette branche armée.
A titre de rappel, les opérations militaires des FARDC contre les FDLR ont été lancées, le 29janvier dernier. Elles visent notamment à désarmer cette force négative étrangère présente en RDC depuis deux décennies. Elle est accusée d’avoir commis de nombreuses exactions sur les populations civiles dans les territoires qu’ils ont occupés, notamment au Nord et au Sud-Kivu.
Dans le but d’obliger ces rebelles à quitter définitivement la RDC, la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL) et la Communauté des Etats de l’Afrique australe leur avaient donné un ultimatum pour un désarmement volontaire. Celui-ci avait pris fin le 2 janvier de cette année. Pour n’avoir pas obtempérer, les FARDC avaient finalement opté pour une action militaire.

Compte tenu de dégâts causés par ces rebelles hutu rwandais sur le sol congolais, le souci de civils qui ont tant souffert est de voir l’opération lancée contre eux aller jusqu’au bout. C’est de cette manière que l’on peut ramener une paix durable dans les deux provinces du Kivu.
Par T.M.