Des pistes pour toucher l’énigme de l’horreur

Jeudi 18 décembre 2014 - 11:48

Carnages à répétition à Beni
Il apparait aujourd’hui que la connexion entre les éléments de l’ex-M23 et ceux de l’ADF-Nalu dévient une réalité et qu’une tribu d’origine congolaise située à califourchon sur les territoires congolais et ougandais doit faire l’objet d’une sérieuse investigation

Le ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité vient de changer de mains ! Force nous est de croire que les méthodes de travail et la gestion de moyens dans cette grasse machine de l’Etat vont également changer en vue de mettre définitivement un terme aux tueries massives et à la confusion qui s’amplifient au Nord-Kivu et plus particulièrement dans le territoire de Beni.

Point n’est besoin de rappeler que les recherches effectuées jusqu’ici pour résoudre l’énigme de l’horreur vécue au quotidien par les populations de cette partie névralgique du pays ont été souvent très lacunaires pour donner des résultats que tout le monde connait aujourd’hui : mort d’hommes, déplacements massifs de populations à l’intérieur et à l’extérieur ; crises alimentaires ; explosion de maladies endémiques, etc.

Une meilleure identification des acteurs !

On pense généralement que le moment est venu pour les nouveaux responsables de l’Intérieur et de la Sécurité de quitter les sentiers bâtis par leurs devanciers pour une approche nouvelle de problèmes qu’ils ont à résoudre sans plus tarder car le temps au Nord-Kivu est désormais à la tension et non à la sentimentalité !

Pour notre part, cette approche nouvelle de problème du Nord-Kivu, en général, et du territoire de Beni, en particulier, devrait partir d’une meilleure identification des acteurs réels ou supposés sur le terrain.

En effet, les vieux clichés sur lesquels se référaient les anciens maîtres du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité faisaient toujours croire que les assassinats prémédités et autres exactions orchestrés contre les populations civiles sans défense au Nord-Kivu, en général, et en territoire de Beni, en particulier, étaient le fait d’anciens éléments isolés du M23 et des éléments du mouvement insurrectionnel ougandais » ADF-Nalu » sans autre précision utile !

Le manque de précision dans l’identification des assaillants dans cette partie du pays a ouvert grandement une brèche dans laquelle les responsables étatiques de l’Ouganda et du Rwanda se sont toujours engouffrés pour se mettre à l’abri d’éventuelles accusations des autorités de la RDC.

Des pistes intéressantes !

C’est ainsi que dans le cas qui concerne particulièrement les massacres à répétition de Beni les autorités ougandaises prétendent ne rien savoir de ce qui se passe dans cette partie de la RDC alors que des éléments de l’ADF partent toujours de leur pays pour cette localité congolaise voisine !

Des pistes intéressantes indiquent cependant que les éléments de l’ADF-NALU qui écument présentement le territoire de Beni et ses environs ne les sont que de nom et qu’en réalité ils sont des mercenaires recrutés et payés par des filières étrangères avec la complicité intéressées et bienveillante du gouvernement de Kampala. Matière donc à enquête pour les nouveaux responsables du ministère congolais de l’Intérieur et de la Sécurité qui doivent déterminer avec précision s’il y a désormais connexion entre l’ex-M23 et l’ADF-NALU !

D’autres pistes aussi intéressantes que les premières indiquent par ailleurs qu’une tribu d’origine congolaise établie à califourchon sur les territoires congolais et ougandais sert de tremplin aux prétendus éléments de l’ADF-NALU pour semer la mort et la désolation en territoire de Beni et ailleurs dans la région pour des raison qui restent à élucider. Une autre matière à investigation pour les nouveaux venus au ministère de l’Intérieur et de la Sécurité !

Il y a, enfin, les bouches autorisées du pouvoir qui ont parlé récemment des complicités internes et externes, de promoteurs de tueries et autres forfaits commis au Nord-Kivu. D’après ces témoins à charge, ces complicités se cachent au sein de toutes les institutions de la République. Le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité est ainsi bien servi pour son nouveau départ.

Par Kambale Mutogherwa