En 2050, la RDC va faire partie du cercle fermé des pays développés. Très comblé, le Premier Ministre, qui avait déjà, en 2012, promis de faire de la RDC un pays à revenu intermédiaire en 2016, un pays émergent en 2030, récolte le fruit de la lutte lancée contre la pauvreté. Le pays réalise un bond, en une année, de 11 points. La RDC quitte la 187èmeplace pour la 176ème sur les 188 pays concernés. Désormais, le cap est mis sur la création des emplois. L’économie du pays sera diversifiée. Matata ne manque, certainement, pas de recettes pour booster l’économie du pays.
Les progrès réalisés sont visibles en termes d’espérance de vie, durée attendue et moyenne de scolarisation ainsi qu’en termes de Revenu national brut par habitant. La nouvelle a tellement fait du bien au Premier Ministre qu’il a décidé de procéder personnellement au lancement dudit rapport en RDC. Matata Ponyo s’est, toutefois, résolu de diversifier l’économie du pays. Parmi les secteurs à booster, il y a l’agriculture et l’industrie agro-forestière. En diversifiant l’économie, les opportunités de travail augmenteront. Il en résultera des progrès économiques dans plusieurs secteurs d’activités. Par conséquent, la base productive devrait s’élargir. Il s’en suivra une baisse du degré de vulnérabilité de l’économie vis-à-vis des chocs exogènes. Matata s’inscrit dans la droite ligne du thème choisi cette année : ‘‘le travail au service du développement humain’’.
Pour Mamadou Diallo, Représentant-résident du PNUD en RDC, le Rapport mondial 2015 montre une évolution progressive et constante de l’IDH dans tous les groupes et régions du monde. Concernant la RDC, il y a une inversion du rythme de croissance de l’IDH et une accélération depuis 2010. Toutefois, le pays demeure parmi ceux ayant l’IDH faible.
Cependant, le problème du travail en général et, en particulier, celui des jeunes et des femmes, se pose avec acuité, d’autant plus que le pays figure sur la liste de ceux dont le taux de chômage reste le plus élevé ainsi que, le taux de sous-emploi global. En outre, les conditions de travail sont pénibles pour la grande majorité, bien que l’absence des statistiques ne permette pas de relever des évidences.
Le PNUD encourage le Gouvernement à poursuivre le développement humain par le travail autour de trois thèmes : la création de nouveaux débouchés, la garantie du bien-être des travailleurs en vue de renforcer le lien positif entre le travail et développement humain, et des actions ciblées pour remédier aux difficultés des groupes spécifiques tels que les jeunes et les femmes.
Le PNUD considère que ce rapport offre à la RDC beaucoup de pistes d’actions, entre autres, la conjonction entre la création d’emploi, la protection sociale et la croissance économique. Cela, entendu que, la protection sociale contribue à l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base.
La satisfaction de Matata
Visiblement satisfait que ses efforts soient reconnus à l’international, Matata Ponyo a lancé, d’entrée de jeu, que le travail soit au service du développement humain. C’est l’un des objectifs du Gouvernement dans le programme d’actions 2012-2016. Le Premier Ministre s’engageait à consolider la stabilité macroéconomique, à accélérer la croissance et à créer des emplois, au finish, renforcer le capital humain et l’éducation à la citoyenneté. Selon Matata Ponyo, avec le concours des partenaires extérieurs, le pays a relancé l’Institut National de Préparation Professionnelle (INPP). Former des hommes, dit-il, c’est une chose, leur donner du travail ou l’occasion de l’emploi en est une autre. Prochaine étape, le Gouvernement promet d’accélérer la croissance afin de créer davantage d’emplois.
Tout n’est pas rose
Il faut admettre, tout de même, que dans le Rapport national sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) de septembre 2015, même s’il y a des améliorations en matière d’emplois salariés dans les secteurs non agricoles, dont le taux est passé de 36,1 % en 2005 à 43,5 % en 2012, le taux de chômage est resté élevé pour les jeunes et les femmes. Le Répertoire National des Entreprises du Congo (RNEC) sera mis en place pour connaître et suivre régulièrement le nombre d’entreprises œuvrant dans le pays, les personnes qu’elles emploient, le niveau des salaires qu’elles offrent ainsi que les investissements réalisés et à réaliser. Dans le Plan National Stratégique de Développement (PNSD), en cours d’élaboration, le Gouvernement se propose de mettre en place une stratégie de développement qui vise à diversifier les sources de la croissance et élargir la chaîne de création des valeurs.
Matata estime qu’au lieu de fonder les espérances de croissance économique exclusivement sur le secteur minier, le pays va utiliser d’autres leviers pour transformer ou donner de la valeur aux produits de la terre. Des préalables sont à résoudre. Par exemple, l’assainissement du climat des affaires. Des réformes profondes sont à envisager dans le secteur de l’éducation pour adapter les programmes de formation aux besoins actuels et futurs de l’économie.
La notion du travail plus large que l’emploi
Un cadre du PNUD, Ernest Bamou, a expliqué le lien existant entre le travail, l’emploi et le développement humain. Car, lance-t-il, la notion du travail est plus large que l’emploi. C’est la raison pour laquelle le PNUD publie, chaque année, un rapport mondial qui, en fait, est une compilation du travail mené par une équipe d’experts indépendants. C’est depuis 1990 que l’Indice de Développement Humain (IDH) a été créé. Outre le Revenu national brut par habitant, il mesure le développement et le bien-être de la population avec des indicateurs tels que l’espérance de vie à la naissance et le niveau de scolarisation des jeunes.
La Pros.
Allocution de Son Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, au lancement national du rapport mondial sur le développement humain 2015
Kinshasa, 16 décembre 2015-12-31
Thème du rapport : «Le travail au service du développement humain»
Honorable Sénateurs et Députés,
Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de missions diplomatiques,
Distingués invités en vos titres et qualités respectifs,
L’Homme est au cœur de l’économie et du développement. C’est par son travail qu’il peut changer sa condition humaine : manger à sa faim, s’habiller correctement, s’offrir un logement décent, élever dignement ses enfants, couvrir ses dépenses médicales, bref assurer sa survie comme il se doit. Il est donc nécessaire que le travail soit au service du développement humain comme l’indique le rapport mondial sur le développement humain 2015.
En effet, toutes les grandes nations de ce monde ont bâti leur développement sur le travail de l’homme. Sa productivité dépendant de ses connaissances, de son savoir-faire, de son savoir-être et de son état de santé, il faut investir davantage dans le capital humain.
Le prix Nobel d’économie de 1995, Robert Emerson Lucas, a mis en évidence l’importance du capital humain dans le déroulement de la croissance économique et du développement. Plusieurs études ont même établi que si les pays pauvres sont en retard par rapport aux pays riches, c’est à cause du retard qu’ils affichent en matière d’accumulation du Capital Humain.
Conscient de cette évidence, le Président de la République, Son Excellence Joseph Kabila Kabange, à qui je rends un hommage déférent, soutient vivement que le capital humain est l’atout majeur pour l’émergence de notre pays. C’est pourquoi l’éducation et la formation à la citoyenneté font partie des priorités du Gouvernement de la République depuis quelques années.
En effet, dans son programme d’actions 2012-2016, le Gouvernement de la République a retenu six objectifs majeurs dont celui devant consolider la stabilité macroéconomique, accélérer la croissance et créer des emplois ainsi que celui visant à renforcer le capital humain et l’éducation à la citoyenneté.
Ces deux objectifs sont inextricablement entremêlés car pour travailler et donc contribuer à la consolidation de la croissance économique, l’homme a besoin de connaissances et aptitudes. Pour sa part, l’investissement dans l’éducation a pour finalité de donner à l’homme les moyens de travailler, de créer des richesses afin d’assurer correctement sa survie.
Fort de ce qui précède, le Gouvernement s’est évertué à accroître la part du budget consacrée à l’éducation. Celle-ci a été de 16% en 2014 contre 6% en 2002 et 4,1 en 1990.
Des efforts ont été également conjugués pour accroître le taux de scolarisation, le taux d’achèvement scolaire et le taux d’alphabétisation. Comme le montre le rapport bilan des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) que j’ai eu l’honneur de lancer dans cette même salle au mois d’octobre dernier, des progrès substantiels ont été enregistrés dans le secteur de l’éducation.
Toujours dans le but d’améliorer le capital humain de notre pays, le Gouvernement avec le concours des partenaires extérieurs que je remercie au passage a relancé l’Institut National de Préparation Professionnelle (INPP).
Former des hommes, c’est une chose, leur donner du travail ou l’occasion de trouver de l’emploi en est une autre. Les nations arrivent à accroître rapidement leur taux de scolarisation, mais elles n’arrivent pas à réduire rapidement leurs taux de chômage.
Devrait-on alors faire un aveu de faiblesse ? La réponse est non ! Il faut affronter le problème de manière courageuse, mais surtout de manière intelligente.
En d’autres termes, il faudrait avoir de bonnes stratégies et politiques de développement pour offrir à l’homme des opportunités d’épanouissement, surtout en matière d’emploi.
Après avoir consolidé et rendu résiliente la stabilité macroéconomique, le Gouvernement congolais sous le leadership de Son Excellence Monsieur le Président de la République s’est engagé à accélérer la croissance afin de créer davantage d’emplois.
Des efforts ont été entrepris pour assainir le climat des affaires et attirer plus de capitaux pour permettre la création des emplois. C’est ainsi que certaines réformes ont été initiées. L’Office National de l’Emploi (ONEM) a été créé, le guichet unique de création des entreprises a été mis en place, certaines taxes superflues ont été supprimées, et certaines facilités sont accordées aux investisseurs.
Tout en reconnaissant que le problème de l’emploi se pose avec acuité dans notre pays, les avancées économiques réalisées ces dernières années ont eu une incidence positive sur l’emploi et sur le niveau des salaires payés. Pour s’en convaincre, il faudrait regarder le nombre d’entreprises créées dans les différentes branches d’activités de notre économie et se faire une idée sur le nombre d’emplois qu’elles ont créés ainsi que le niveau moyen des salaires qu’elles paient à leurs travailleurs.
Dans le secteur des télécommunications, plusieurs entreprises ont ouvert leurs portes en République Démocratique du Congo et utilisent notamment la main d’œuvre locale. Il en est de même dans le secteur financier où le nombre de banques commerciales et d’institutions de micro finance a augmenté de manière sensible. Aujourd’hui, nous comptons plus de 20 banques alors qu’au début de la décennie, le pays n’en avait même pas cinq.
Quoiqu’il soit à forte intensité capitalistique et à faible intensité de main-d’œuvre, le secteur minier a reçu plusieurs investisseurs ces dernières années qui emploient également des congolais et leur offrent des salaires considérables. En bref, le monde du travail congolais bouge, et la création d’emplois y est effective.
Dans son rapport national sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) de septembre 2015, la RDC a montré que des améliorations ont été observées en matière d’emploi salarié dans les secteurs non agricoles dont le taux est passé de 36,1% en 2005 à 43,5% en 2012. Le taux de chômage reste élevé surtout pour les jeunes et les femmes.
Mesdames et Messieurs,
Distingués invités,
Le Gouvernement va, dans les jours à venir, mettre en place le répertoire national des entreprises du Congo (RNEC). Cet instrument permettra de connaitre et suivre régulièrement le nombre d’entreprises œuvrant dans le pays, le nombre de personnes qu’elles emploient, le niveau moyen des salaires qu’elles offrent ainsi que les investissements réalisés et à réaliser.
Cette base de données, une fois disponible, permettra de bien assurer le pilotage de l’économie et de mieux appréhender les effets bénéfiques des performances enregistrées.
Dans le Plan national stratégique de développement (PNSD) en cours d’élaboration, le Gouvernement se propose de mettre en place une stratégie de développement qui vise à diversifier les ressources de la croissance et élargir la chaîne de création des valeurs.
Premièrement, soit à l’horizon 2020, cette stratégie devra nous conduire au statut de pays à revenu intermédiaire grâce à la transformation de l’agriculture qui occupe plus ou moins 70% de la population.
En deuxième lieu, elle nous conduira au statut de pays émergent en 2030 sur fond d’une industrialisation intensive.
Enfin, elle nous conduira, dans une troisième phase, au statut de pays développé à l’horizon 2050 grâce à la mise sur pied d’une société de connaissances.
Honorables Sénateurs et Députés,
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de missions diplomatiques,
Distingués invités en vos titres et qualités respectifs,
Au lieu de fonder nos espérances de croissance économique exclusivement sur le secteur minier, nous allons utiliser d’autres leviers, notamment l’agriculture et toutes les industries qui l’accompagnent pour transformer ou donner de la valeur aux produits de la terre.
Il faudrait diversifier l’économie et élargir la chaîne de création de valeurs pour créer davantage de richesses et d’emplois dans le pays et, même accroitre le niveau des salaires.
En diversifiant l’économie, les opportunités de travail vont augmenter car les progrès économiques reposeront sur plusieurs secteurs d’activité, élargissant ainsi significativement notre base productive. Il s’en suivra également une baisse du degré de vulnérabilité de l’économie vis-à-vis des chocs exogènes.
En élargissant la chaîne de création des valeurs, dans une même branche d’activité, on aura plus d’opportunités de travail. Et plus la chaîne s’élargit, plus grandes seront les rémunérations payées pour les étapes additionnelles de production.
Comment s’y prendre ?
A travers un Plan directeur des investissements (PDI), le gouvernement entend attirer davantage des capitaux dans le pays en mettant en valeur ses potentialités et les opportunités d’affaires qu’il offre compte tenu de la dynamique des marchés mondiaux. En plus d’attirer les capitaux, le PDI visera à orienter les investisseurs dans des activités qui créent davantage de valeurs ajoutées.
Pour réussir cette stratégie, certains préalables sont requis et le gouvernement y travaille déjà. Les efforts d’assainissement du climat des affaires se poursuivent et se consolideront au fil des années.
Si d’aucuns s’accordent sur le niveau élevé de chômage dans notre pays, cela est le fait notamment de mauvaises politiques publiques menées par le passé. Ces politiques ont entraîné un mauvais appariement entre l’offre et la demande du travail. Pour corriger cela, des réformes profondes sont à envisager dans le secteur de l’Education pour adapter les programmes de formation aux besoins actuels et futurs de l’économie. Une stratégie particulière orientée vers l’emploi des jeunes doit être affinée. Cette question sera aussi approfondie dans le Plan National Stratégique de Développement.
Mesdames et messieurs,
Distingués invités,
Le travail doit procurer de l’argent certes, mais aussi de la considération et de la dignité. Pour ce faire, le Gouvernement s’est engagé dans un combat contre toutes formes de discrimination, de violence et d’abus sur le marché du travail. Une réflexion est en cours sur la politique nationale de l’emploi et des salaires.
Une réforme profonde de l’inspection du travail sera aussi lancée pour assurer un meilleur arbitrage des conflits de travail opposant les employeurs et les employés. Par ailleurs, la question de la retraite et des cotisations sociales fait l’objet d’une réflexion au niveau de la Vice-primature en charge du travail, de l’emploi et la prévoyance sociale.
Honorables Sénateurs et Députés,
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de missions diplomatiques,
Distingués invités en vos titres et qualités respectifs,
Le Gouvernement de la République Démocratique du Congo est déterminé à aller de l’avant dans l’amélioration des conditions de vie de sa population. Sa vision est celle de mettre le travail au service du développement humain.
D’une croissance négative durant la décennie 1990, soit -7% en moyenne annuelle, l’économie congolaise est passée à une croissance positive et de plus en plus résiliente. Aujourd’hui, notre taux de croissance est supérieur à la moyenne africaine qui est de 5,5%. En 2014, nous avons fait 9,5% de croissance et cette année va s’achever avec un taux de croissance de plus ou moins 7,7%.
Cette croissance a comporté un vecteur de bienfaits, notamment :
- L’accroissement du revenu par habitant,
- La création des emplois,
- Primo, d’évaluation finale des objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et du DSCRP2 jusqu’en fin décembre 2015.
- Secundo, d’avoir une situation de référence pour les objectifs de Développement Durable (ODD) qui vont remplacer les OMD dès 2016.