Dialogue Citoyen : Modeste Boningaba lance le débat sur les problèmes de fond

Jeudi 17 décembre 2015 - 05:35

Dans la Salle Père Breckamens du Cepas, les initiateurs du Manifeste de la Société civile congolaise pour le Salut de la Nation  par un « dialogue citoyen » ont réuni le mardi, 15 décembre 2015, les professionnels des médias pour un message destiné à dévoiler le plan d’action consistant à dédramatiser les relations politiques à travers une stratégie qui rapproche les points de vue des différentes parties prenantes au dialogue national inclusif  initié par le Président de la République, Joseph Kabila Kabange. Ils lancent ce débat les vendredi 18 et samedi 19 décembre prochain.

Pour ce faire, Tshivis Tshivuadi, Didier Mumengi, Modeste Mbonigaba, Norbert Yambayamba et Jean-Marie Ntantu Mey ont été devant les projecteurs des caméras et  micros, au nom de tous les fondateurs du Manifeste, pour lancer une série d’actions concrètes qui visent à rapprocher l’Opposition politique, la Majorité Présidentielle et la Société civile et à se dire des vérités jusqu’à trouver une voie de sortie pour la tenue du dialogue national. Le Manifeste, publié le 27 octobre 2015, n’a qu’un seul objectif : ramener le débat de fond sur la table. Il veut, dans sa démarche, démanteler le système qui bloque l’épanouissement du peuple congolais. En d’autres termes, chercher à résoudre le problème conjoncturel du moment. Le dialogue n’est pas un slogan à fustiger, a dit le Prof Kambayi Bwatshia. Il le définit comme l’entendement de l’autre et non une discussion à proprement parler vers l’autre. Pour Norbert Yambayamba, c’est une voie pour améliorer le système électoral. A cet effet, plusieurs actions sont programmées dans l’urgence. La première, est l’organisation, hier, 15 décembre, d’un point de presse annonçant le début des actions. La seconde, est l’organisation du 18 au 19 décembre prochain, de deux journées de Débat Citoyen où seront conviés à la fois les ténors de l’opposition, de la société civile et de la Majorité Présidentielle. Ce, pour animer un panel qui va porter sur deux tendances, à savoir : d’une part, les raisons fondamentales d’un dialogue  national et, d’autre part, les raisons fondamentales pour la non-tenue du dialogue national. Ces différentes interventions, estiment les Initiateurs du Manifeste, seront suivies des questions-réponses qui vont non seulement dégonfler les incompréhensions, mais pourront consolider les convictions des uns et des autres autour de la tenue ou non du dialogue national.

Les recommandations devront être versées comme supports pédagogiques pendant les travaux du Dialogue National, si cette option l’emporte. La troisième action, est l’organisation d’une Conférence de presse diffusant les résolutions dudit pré-dialogue citoyen et, enfin, ce sera le début des contacts avec tous les acteurs politiques et sociaux significatifs de la République Démocratique du Congo, pour décrisper davantage les malentendus et renforcer la confiance mutuelle.

« Nous avons élaboré le Manifeste, parce que nous refusons d’admettre une défaite du citoyen congolais aussi longtemps que la RDC n’a pas encore épuisé toutes ses intelligences pour bâtir», a déclaré Didier Mumengi.

Contexte du Manifeste

Après plusieurs semaines de consultations et de tractations avec les forces politiques et sociales nationales, le Président de la République a finalement signé le 28 novembre dernier, l’Ordonnance portant convocation d’un Dialogue politique national inclusif en RD. Congo.

Par ailleurs, si l’UDPS, l’une des principales partie-prenantes à ce Dialogue, continue à exiger que la convocation de ces assises soit faite par les Nations Unies, après que le Secrétaire Général Ban Ki-Moon ait nommé un facilitateur international, une partie de l’Opposition politique s’oppose de manière intraitable à la tenue de ce dialogue.

C’est dans ce contexte difficile qu’un noyau des personnalités politiques et sociales de la République s’est levé comme un seul homme, pour mettre en place un Manifeste pour le Salut de la nation par un dialogue citoyen, lequel a eu pour mérite d’ouvrir les voies de sortie, à la fois pour la situation électorale actuelle et aussi et surtout entrevoir la possibilité de trouver une solution durable face à la pauvreté qui a élu domicile dans notre pays. Ce Manifeste est un Appel urgent et un cri de détresse lancé aux acteurs politiques clés et à toutes les parties prenantes, pour trouver, ensemble et rapidement, une voie de sortie à cette grave crise politique et au blocage actuel du processus démocratique et électoral.

Le peuple doit noter que depuis lors, les différents protagonistes résistent à se parler au point de bloquer l’espérance de tout un peuple. Fidèle à leur vision, les initiateurs du Manifeste ont voulu, à ce jour, faire savoir à l’opinion tant nationale qu’internationale leur volonté de pouvoir dédramatiser les relations politiques à travers une stratégie de communication pouvant rapprocher les points de vue des uns et des autres. Accepter le dialogue est une volonté d’agir en maître, affirme Didier Mumengi.

Peter Tshibangu