Dialogue et processus électoral : le Parlement à l’épreuve

Vendredi 18 mars 2016 - 12:05

 

La session parlementaire de mars sera extrêmement politique. Sénateurs et députés devront s’attendre à des débats sérieusement agités. Le dialogue et le processus électoral domineront les échanges. En embuscade, il y a ces arbitrages qui s’imposent par le fait de l’effritement des recettes publiques, consécutives à la chute continue de principales matières premières. Dans tous les cas, rien ne pourra occulter les débats autour du dialogue et du processus électoral. La conférence des présidents des groupes parlementaires qui décident en cette matière doit éviter la dispersion.

 

La session parlementaire de mars s’annonce houleuse. Les graves divergences apparues entre Léon Kengo, président dû Sénat, et Aubin Mnaku, son collègue de l’Assemblée nationale, sont des signes annonciateurs d’une session sous haute tension.

 

Parmi es matières qui devront figurer absolument dans le calendrier électoral de la session de mars 2016, il y a en priorité les matières ayant un rapport direct avec te processus électoral en 2016-2021. Ce troisième cycle voit un blocage se profiler à l’horizon au point que la majorité aux affaires qui a flairé le danger, en appel le à un dialogue national politique inclusif. Le mur, qui se dresse devant, est quasiment infranchissable d’autant plus que ceux qui avaient l’obligation de mener différemment les choses ont mis en avant leur propre agenda qui se décline en termes de glissement et de modification de la Constitution pour éviter le verrou de l’article 220, lequel consacre l’alternance à la tête du pays.

 

La majorité à l‘Assemblée nationale porte donc la lourde responsabilité de mettre les bouchées doubles pour que toute la matière électorale bénéficie d’un traitement particulier et urgent. Le temps constitutionnel coule et ne s’arrête pas.

 

Pour cette raison, il est temps que la loi électorale - qui continue de faire référence au recensement de la population comme préalable à la répartition des sièges - soit clairement conçue sur base des options non conflictuelles. A ce propos, il faut toujours se souvenir de ta grogne populaire de janvier 2015. Sans doute, le peuple ne se laissera pas entraîner dans une démarche contraire à ses aspirations les plus profondes.

 

Doit-on dès lors subordonner les élections législatives au recensement de la population ou devra-t-on se contenter du nombre d’électeurs? C’est une urgence pour laquelle le Parlement n’a pas le droit d’éluder aussi facilement.. De la même manière, l’enrôlement de nouveaux majeurs est subordonné à ce préalable législatif. De la même manière, l’enrôlement des Congolais de la diaspora contenu dans la loi sur l’identification de janvier 2015 est en contradiction flagrante avec la loi électorale. Un réajustement s’impose!

 

L’autre défi est le devoir de vérité et de transparence qu’imposent les finances publiques. Les difficultés de mobilisation des recettes publiques et l’effondrement des prix sur les marchés mondiaux des matières premières ne poussent pas à l’optimisme. Il est du devoir du gouvernement qui reconnait le manque à gagner de 1,3 milliard de dollars américains de se représenter devant l’autorité budgétaire avec un collectif budgétaire de rectification de ses prévisions initiales. Cette hypocrisie entre l’exécutif et le législatif démontre clairement que les deux institutions entretiennent des rapports flous de complicité.

Ainsi, dans le calendrier des matières à débattre par le Parlement, il faut aligner ces défis afin de permettre une meilleure prise en compte de vraies attentes de la population et des partenaires.

Par LE POTENTIEL