Dialogue : Imbroglio à la Société civile

Mardi 31 mai 2016 - 14:38
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La liste harmonisée de Ntantu Mey déposée à la présidence de la République et non pas sur la table du facilitateur 

La société civile de la République Démocratique du Congo reste divisée au sujet des délégués devant prendre part au comité préparatoire du dialogue politique attendu.

Il y a pour ce faire deux listes. Celle publiée par Edem Kodjo et l’autre dite  » harmonisée  » éditée par le groupe de Ntantu Mey, ancien ministre des Transports et Communications sous Laurent Désiré Kabila, Kathy Kalanga, ancienne bourgmestre de la commune de la Gombe et administrateur à l’Office des Douanes et Accises (OFIDA), sous le gouvernement 1+4.

Il s’observe qu’il y a des noms qui se trouvent concomitamment sur les deux listes, comme ceux de Jonas Tshombela, Jérôme Bonso, et Maguy Kiala.

Interrogé à ce propos, Jonas Tshombela a déploré la manipulation du groupe de Ntantu Mey, qui ne l’a pas contacté avant d’insérer son nom sur leur liste qui, d’après notre source, a été déposée à la présidence de la République et non au bureau du facilitateur.

En effet, c’est par la presse qu’Edem Kodjo a pris connaissance de l’existence de cette liste. Les membres de la société civile inscrits sur cette liste ont déjà commencé le travail en mettant sur pied des commissions avec leur porte-parole Jonas Tshombela.

Désordre

De l’autre coté, il faut signaler le désordre constaté au bureau du facilitateur lors de la publication, le 20 mai 2016, de la liste des dix membres de la société civile faisant partie du Groupe de Travail mis en place.

Sur ce document, on note la présence d’une députée nationale membre du Mouvement Social pour le Renouveau (MSR), aile Majorité présidentielle(MP), et d’une avocate membre de l’Union des Forces du Changement(UFC) de Léon Kengo wa Dondo.

Au bureau du facilitateur, il semblerait que Juliette Mughole a été choisie non pas comme députée mais pour sa fondation pour le compte des femmes victimes de l’Est.

Argument qui ne tient pas débout, surtout qu’il y a des femmes comme Desy Furaha, Julienne Lusenge et tant d’autres qui se battent jour et nuit pour défendre les femmes victimes de violences sexuelles au grand Kivu.

Dans la liste de Kodjo, il s’observe que les représentants des organisations ayant pignon sur rue comme la Voix des Sans Voix pour les droits de l’homme (VSV), Asadho, Toges Noires, Avocats Sans Frontière (ASF/RDC), ANMDH… ont été oubliés.

Edem Kodjo devrait se ressourcer auprès des organisations de la société civile avant de publier sa liste qui, au lieu de la réunir, divise plutôt la société civile dans son ensemble.

La prudence de l’UDPS

La confusion entretenue par la liste d’Edem Kodjo donne raison à l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social(UDPS) qui, avant de transmettre la liste de ses délégués au comité préparatoire du dialogue, a tenu à s’assurer de la convergence de vue entre la mission confiée au facilitateur et sa feuille de route rendue publique le 15 février 2015 à Bruxelles.

L’UDPS souhaite que le facilitateur soit entouré d’un panel composé essentiellement des organisations internationales signataires du communiqué conjoint du 16 février 2016 parmi lesquelles, OIF, Union Européenne, Union Africaine et les USA.

Le chien aboie, la caravane passe, dit-on. Seule la liste publiée le vendredi 20 mai 2016 par Edem Kodjo sera prise en compte au détriment de celle de Ntantu Mey, indique notre source. Il appartient donc à l’opinion de juger entre ces deux listes, laquelle doit être prise en compte.

Image retirée.

Par Godé Kalonj