DIALOGUE LA MP REJETTE LES PRÉALABLES DU " RASSEMBLEMENT "

Lundi 8 août 2016 - 08:42
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C’est le vendredi denier que le camp présidentiel (MP) a délégué auprès du groupe de soutien à la facilitation son plénipotentiaire en la personne du sénateur-PPRD Léonard She Okitundu. Ce dernier, un Kabiliste de la première heure, a apporté la position de sa famille politique.

On retient en gros que la MP rejette quasiment la substance des préalables posés par le "Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement " présidé par Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, le chef charismatique de l’UDPS. Il n’est donc pas question de récuser le facilitateur désigné par l’UA Edem Kodjo à qui le camp présidentiel réitère une totale confiance.
Okitundu rappelle que c’est bien l’UDPS qui avait posé le préalable d’une facilitation internationale avant tout dialogue. Il poursuit qu’Edem Kodjo est nommé par l’UA avec le quitus de toute la Communauté internationale. C’est donc un facilitateur international qu’avait réclamé en son temps l’UDPS.
She Okitundu rappelle à cet effet les travaux de pré-dialogue entre l’UDPS et le camp présidentiel auxquels il avait pris part. Il s’explique mal cette récusation d’Edem Kodjo qui demeure, selon lui, nulle et de nul effet. En ce qui concerne l’étape du Comité préparatoire que le "Rassemblement" veut voir supprimé pour s’attaquer directement au forum proprement dit, la MP dit non.
Elle ne voit pas comment on tiendrait un dialogue sans le Comité préparatoire qui doit le mettre en œuvre. Le Comité préparatoire est incontournable et est la voie obligée pour aller au dialogue, pense-t-il. Quant à la libération des prisonniers politiques en vue de la décrispation du climat politique, la MP estime que le chef de l’Etat a déjà fait un très grand pas en montrant sa bonne foi par la libération de six activistes de la LUCHA.

LA DECRISPATION DU CLIMAT POLITIQUE DOIT VENIR DES DEUX CAMPS
D’autres mesures de libération conditionnelle pourraient être envisagées quand les conditions légales seront réunies. Pour le sénateur Okitundu, la décrispation du climat politique doit venir de deux camps en présence, MP et Opposition et non seulement de la Majorité.
Il dénonce le fait que le discours va-t-en-guerre qui a cours en ce moment au "Rassemblement" ne prête pas à la décrispation du climat politique.
Ce sont des appels à l’insurrection et au soulèvement populaire contre l’autorité établie qu’on entend chaque jour du côté de l’Opposition politique. Cela ne participe pas de la décrispation du climat politique qu’exige le "Rassemblement".
Examinant froidement ces réponses de la MP aux préalables du "Rassemblement", certains observateurs restent dubitatifs sur la tenue d’un dialogue inclusif réunissant tous les segments de la nation.
En d’autres termes, si le groupe de facilitation aura le flegme et la capacité nécessaires pour produire un miracle en rapprochant ces points de vue diamétralement opposés entre la MP et le "Rassemblement".
Le doute est autorisé. D’autant que tout au long du week-end dernier, les membres du "Rassemblement" ont continué à proclamer à ceux qui pouvaient les entendre que la question de Kodjo est irrévocable. Ce qui veut dire qu’on ne peut pas y revenir.
LE " RASSEMBLEMENT " ATTEND LA NOMINATION D’UN NOUVEAU FACILITATEUR
Le « Rassemblement » continue à attendre la nomination d’un nouveau facilitateur par l’UA et surtout la transformation du groupe de soutien à la facilitation en groupe de facilitation avec un représentant des USA.
Les membres du "Rassemblement" soutiennent mordicus que c’est ce qui a été décidé au cours de la dernière réunion entre le groupe de soutien et le comité des sages du "Rassemblement" à Bruxelles y compris l’option levée de supprimer les travaux du Comité préparatoire.
Quant aux mesures de décrispation du climat politique, le "Rassemblement" trouve insuffisantes les Ordonnances de mise en liberté de six activistes du mouvement pro-démocratie de la LUCHA.
Cette plate-forme a remis au groupe de soutien une liste de 30 prisonniers politiques parmi lesquels Eugène Diomi Ndongala Nzomandu. Ici aussi, il y a antinomie sur la notion de prisonnier politique entre les deux camps. La MP considère que Diomi Ndongala n’est pas un prisonnier politique mais un détenu de droit commun condamné à 10 ans de prison pour viol. Alors que pour le "Rassemblement", Diomi est victime d’un montage judicaire à cause de ses opinons politiques opposées à celles du camp présidentiel et est donc un prisonnier politique. Même chose pour l’ancien gouverneur du Katanga Moïse Katumbi Chapwe, candidat Président de la République déclaré dont le "Rassemblement" exige la levée sans autre forme de procès de toutes les procédures judiciaires qualifiées « d’arbitraires et illégales » à son encontre avant la tenue de tout dialogue politique.KANDOLO M.