Dans une déclaration parvenue à la rédaction du quotidien «La Prospérité», le Mouvement National Congolais, MNC/L en sigle, a rejeté la médiation des non africains au dialogue national convoqué par le Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange. Pour le parti cher à M. Mutamba Framulo, la convocation du dialogue permettra de débattre sur tous les problèmes qui constituent les enjeux majeurs de la nation. Ce, avant de souhaiter la tenue de toutes les élections à la même période et c’est à l’issue du dialogue que la date desdites élections sera fixée. Enfin, le MNC/L salue la mise en place de nouvelles provinces avec la nomination des Commissaires Spéciaux et leurs Adjoints qui, pour lui, est extraconstitutionnelle et non anticonstitutionnelle. Ci-dessous, l’intégralité de la déclaration du MNC/L.
Mouvement National Congolais/LUMUMBA/MNCL/L
Fondé le 10 Octobre 1958
Av Oshwe N° A/70 Bis quartier Matonge, Commune de Kalamu
République Démocratique du Congo
DECLARATION DU MNC/L SUR LA SITUATION DU PAYS
Attendu que les pays dits sous-développés dont la République Démocratique du Congo, de la traite, de l’esclave, à la colonisation, étaient liés dialectiquement aux pays capitalistes par des rapports d’humiliation, d’exploitation ;
Attendu que la décolonisation, l’opposé de la colonisation, suppose l’émancipation politique, économique, culturelle et sociale ;
Que depuis l’indépendance jusqu’à ce jour la République Démocratique du Congo est dominée politiquement, économiquement, culturellement et socialement ;
Qu’un peuple dominé ne peut prétendre aux vertus ou éléments de la démocratie qui sont :
La participation, la liberté, l’égalité, l’élection, la représentation, le règne de la loi et l’éducation.
Affirmant que depuis le 30 juin 1960 les majorités au pouvoir et leurs dissidences sont toutes gérées par l’Occident Impérialiste. Que les pressions et injonctions se font chaque jour sur la classe politique Congolaise ;
Considérant ce phénomène comme étant l’occidentalisation de l’ordre politique ou l’Etat importé ;
Rappelant des valeurs cardinales de Parti de la Gauche, progressiste, panafricaniste et socialiste ;
Vu la situation du pays ;
A la lumière de ce qui précède ;
Le Mouvement National Congolais/Lumumba MNC/L en sigle :
- Constate que la classe politique de la République Démocratique du Congo continue à se chamailler sur les sujets anodins au lieu de débattre sur le fondamental du développement du pays et du continent. Car en effet, le meilleur respect des dispositions constitutionnelles, seul, ne peut conduire au développement.
- Fait part que des nombreuses dispositions de la Constitution de 2006 sont soit non appliquées soit violées.
- Est de l’avis que l’agitation sur l’éventuelle prolongation du mandat Présidentiel, est sans fondement, elle est inopportune et coupable. Car notre Parti croit devoir croire que la violation des dispositions constitutionnelles relatives au mandat se constate à terme et non avant.
- Remarque que les congolais confondent la dissidence avec l’opposition. Car l’opposition est un choix que l’on fait dès le départ du processus et la dissidence est la séparation au cours du processus.
- Constate pour ce qui est de l’apparition sur la scène politique, du G7 que l’histoire continue à se répéter depuis 1960.
- Rappelle à l’opinion les propos de son leader contenus dans la dernière lettre adressée à sa chère épouse : « l’Afrique écrira sa propre histoire et elle sera, au Nord et Sud du Sahara, une histoire de gloire et de dignité ».
- A toujours dénoncé la constitution des alliances contre nature de la majorité et des dissidences.
- Encourage, en vertu de l’application de son principe en relations extérieures, du neutralisme positif, le Gouvernement dans l’intérêt de la République, de recourir à la coopération avec n’importe que pays du monde pourvu que ce recours n’entame pas notre souveraineté.
- Réaffirme l’alliance afro-asiatique prônée depuis 1955 à Bandoeng.
- Est pour la tenue du dialogue National afin de débattre tous les problèmes tous les problèmes constituant les enjeux majeurs de la nation. Il rejette la désignation des médiateurs non africains.
- Souhaite que toutes les élections aient lieu à la même période, à la date qui sera décidée à l’issue du dialogue national.
- Salue la mise sur pied de nouvelles provinces avec la nomination des Commissaires Spéciaux et leurs Adjoints. Contrairement à une certaine opinion, notre parti est convaincu que la nomination des Commissaires Spéciaux n’est pas anticonstitutionnelle.
- Termine cette déclaration en affirmant que le rôle du politique est de trouver les solutions aux impasses dans la société. C’est en cela que le politique précède le droit.