Dialogue national et inclusif. Udps-Majorité : vers la rupture !

Mardi 22 décembre 2015 - 03:10

Ils ont, pourtant, préparé, en option  bilatérale, le dialogue politique en gestation. Très loin de leur pays, l’Udps et la MP se sont réunis, discrètement, en Italie et en Espagne. Qu’est-ce qu’ils se sont dit, exactement ? Personne n’a pu répondre à cette question. Tant, comme des fakirs, ils auront  gardé les secrets de leurs  délibérations. Seulement, au fur et à mesure que l’on s’approche de la matérialisation de ce forum, les deux partenaires majeurs ne regardent plus, forcément,  dans la même direction. Pour l’Udps, quoique partisan d’un dialogue qui respecte l’esprit et la lettre de l’accord-cadre de la Capitale Ethiopienne, cette grand-messe devra, plutôt, offrir l’opportunité de transfert des pouvoirs entre Kabila Joseph et Tshisekedi Etienne. Difficile à cerner, l’Udps a multiplié, dans l’entre-temps, des rencontres avec les anti-dialogue. Pas plus tard que le samedi dernier, l’Udps, avec Félix Tshisekedi et Samy Badibanga, s’est affichée  en première ligne d’une nouvelle plateforme politique dénommée ‘‘Front Citoyen 2016’’ qui, aussitôt né, exige le respect des délais constitutionnels. Côté Majorité, l’on reste confiant. Un des cadres de cette famille politique a même déclaré que l’Udps est toujours avec eux. Qui dit vrai, finalement ?

Ils étaient encore dans un même camp le vendredi dernier, lors d’une importante rencontre d’échanges organisée par un Groupe, un tout  autre, dit ‘‘Groupe Manifeste pour le Salut de la Nation’’. L’UDPS, PPRD, Opposition Républicaine, Opposition Citoyenne NCPS, étaient dans le camp de ceux qui soutiennent le Dialogue politique national inclusif. Dans l’autre groupe, il y avait, les anti-dialogue. Notamment, certains partis de la Dynamique de l’Opposition dont l’UNC, CDR et FAC. C’était l’occasion,  pour ces formations politiques,  de  présenter, chacune, ce qu’elle pense du dialogue annoncé. Le respect de la Constitution, des délais constitutionnels, les problèmes techniques liés à l’organisation des élections, l’article 70 de la Constitution ont été abondamment analysés.

L’Honorable Mbikayi, l’un des ceux qui soutiennent le dialogue, pense que le pays va vers le blocage. ‘‘Et à ce blocage, il y a l’option de ceux qui prônent le dialogue pour un consensus. Mais, il y a l’autre option de ceux qui prônent l’insurrection populaire, en se basant sur l’article 64 de la Constitution. Et là, on sera parti pour des cycles de violence interminables. Voilà pourquoi, «nous avons conseillé aux gens d’opter pour la sagesse afin qu’on puisse tomber d’accord sur le calendrier électoral et d’autres questions qui fâchent », a soutenu l’élu de la circonscription électorale de la Tshangu.

La réplique est venue de Jean-Lucien Bussa, de la Dynamique de l’Opposition. L’élu de Budjala, dans l’actuelle province du Sud-Ubangi, pense que le dialogue, tel que vu et présenté par le Président Kabila, risque d’être ‘‘un moment où on vient nous imposer un ordre politique qui n’a rien à avoir avec le choix fait par les Congolais,  lors du référendum constitutionnel de 2005’’. Les problèmes qui sont posés, ajoute-t-il, doivent trouver des  réponses dans le cadre des institutions. Il y a, martèle-t-il,  des réponses institutionnelles à cela.

Expliquant l’importance de cette réunion, Didier Mumengi, l’un des organisateurs, a déclaré qu’il s’est agi de débattre les désaccords entre les deux camps,  dégager des voies de convergence et ce, en ouvrant une petite porte pour que les uns et les autres visualisent la possibilité de dialoguer.

Dans l’entendement du Groupe du Manifeste pour le Salut de la Nation, il existe un élan très positif pour progresser significativement dans les diverses questions liées notamment,  au respect de la Constitution, à la conviction selon laquelle la violence sous toutes ses formes n’est pas et ne peut pas être une alternative et, enfin, à l’élaboration concertée d’un agenda électoral qui sécurise et consolide le processus démocratique en RDC. Et donc, pour Mumengi et ses pairs,  l’opposition au dialogue devient plus nuancée, pour devenir, enfin de compte, une opposition à un certain type de dialogue. Et,  au Groupe du Manifeste pour le Salut de la Nation de conclure : ‘‘ce que nous venons de faire rend désormais possible de croire que les acteurs politiques congolais de l’Opposition et de la Majorité présidentielle sont capables d’interagir et de dialoguer pour le salut de la Nation.  Et,  par conséquent, de refuser le recours à la force ou à l’intimidation pour s’imposer en seul maître de la vérité politique congolaise’’.

La Pros.