Enjeux politiques et électoraux : du 28 au 30 mars, le G7 en conclave

Mardi 22 mars 2016 - 11:36
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Le G7, qui se positionne désormais comme l’une des principales forces de l’Opposition, attend jouer un rôle lors de prochaines échéances électorales. Après un repli stratégique à Lubumbashi, doublé d’une réunion stratégique autour de Moïse Katumbi le G7 a certainement affiné sa vision. C’est sans doute ce qui fera l’essentiel de son conclave, convoqué à Kinshasa du 28 au 30 mars 2016.

 

« Qui veut aller loin, ménage sa monture», dit un vieil adage. Le G7, Groupe de sept partis frondeurs de la Majorité présidentielle, désormais rangés dans l’Opposition, est bien disposé à jouer un rôle dans le paysage politique congolais.

 

Son ancrage dans l’Opposition ne faisant plus de doute, le G7 affine ses stratégies pour mieux pour se positionner, convaincu de l’imminence des élections, malgré des agitations qui ont gagné les rangs de la Majorité au pouvoir. Au G7, on se prépare. Et on ne s’en cache pas.

 

Après Lubumbashi où ses principaux ténors se sont retrouvés en immersion, le G7 est revenu à Kinshasa, capitale politique de la République démocratique du Congo. A Lubumbashi, une rencontre avec Moïse Katumbi Chapwe, transfuge du PPRD, a couronné le séjour du G7 dans la capitale du cuivre. C’est donc un secret de polichinelle de dire qu’entre le dernier gouverneur de l’ex-province du Katanga et le G7, il y a bel et bien une convergence de vues. Dans quel terme se décline ce nouveau deal ? On n’en sait pas grand-chose pour l’instant.

 

Mais, on ne tardera pas à le savoir. Car, du 28 au 30 mars 2016, le bureau politique du G7 annonce un conclave à Kinshasa. Ce sera l’occasion, indiquent les milieux proches du G7, de réfléchir sur une candidature unique de la plateforme la prochaine présidentielle. De ce conclave devait aussi sortir ure feuille de route sur les enjeux politiques et électoraux pour 2016. De toute façon, depuis sa création - juste après sa rupture avec la Majorité présidentielle - le G7 avait annoncé avoir des ambitions à tous les niveaux du pouvoir. Le conclave de Kinshasa est donc l’occasion pour le G7 de se fixer une ligne de conduite et dégager des objectifs stratégiques à atteindre.

 

TIRS CROISÉS SUR LA CENI

 

Dans un autre registre, la sortie médiatique sur les antennes de la Voix de l’Amérique du président de la Céni, Corneille Nangaa, n’a pas laissé indifférent le G7. Dans un communiqué signé le lundi 21 mars 2016 par son président, Charles Mwando Nsimba, le G7 s’insurge contre la volonté affichée de la Céni de saisir la Cour constitutionnelle aux fins d’obtenir ‘extension du délai constitutionnel pour l’organisation de l’élection présidentielle. Le G7 s’étonne que la Céni s’aligne sur une démarche longtemps défendue par la MP. Aussi se dit-il convaincu que « la Céni devenue le bras séculier et la caisse de résonance de cette Majorité, ne fait donc qu’exécuter la volonté de son maître».

 

Pour toutes ces raisons, le G7 note, tout en attirant l’attention du peuple congolais, que « la direction actuelle de la Céni n‘est plus qualifiée pour organiser en toute indépendance, neutralité et impartialité les prochaines élections ».

Emboitant le pas à tous ceux qui réfutent la régularité de la démarche de la Céni, le G7 fait mention des articles 160 et 161 de la Constitution ainsi que les articles 47 et 54 de la loi portant organisation et fonctionnement de la Cour constitutionnelle. Le G7 s’interroge à cet effet sur la saisine de la Cour constitutionnelle par la Céni et sur sa qualité.

 

Au regard de toutes ces références légales, le G7 relève que « la Céni n’est pas citée par la Constitution de la République parmi les autorités qualifiées pour saisir la Cour en recours en inconstitutionnalité ni en celui en interprétation de la Constitution ». « C’est seulement, poursuit-il, en cas de vacance de la présidence de la République dûment déclarée par la Cour constitutionnelle et si par suite d’un cas de force majeure, la Céni n‘est pas parvenue à organiser l‘élection présidentielle dans le délai de 60 à 90 jours, qu’elle peut saisir la Cour constitutionnelle aux fins d’obtenir la prorogation de ce délai à 120 jours ». « Tel n’est pas le cas à ce jour en République démocratique du Congo », constate le G7.

 

En lieu et place de multiplier des entraves pour faire voler en éclats le délai constitutionnel prévu dans l’organisation de la présidentielle, le G7 demande, par conséquent, à la Céni de « se mettre effectivement à l’œuvre afin d’organiser dans le délai constitutionnel l’élection du nouveau président de la République et d’éviter ainsi au pays une crise politique et institutionnelle aux conséquences néfastes ». Dans tous les cas, le G7, précise le communique signé par son président, reste attaché à l’idée que « si le président de la République n‘est pas élu avant le 19 décembre 2016, il se créera une vacance de la présidence de la République qui appellera de plein droit, conformément aux articles 75 et 76 de la Constitution, un régime d’intérim à la tête de l’Etat ».

 

Par ailleurs, le G7 pense qu’il se fomente, entre la Céni et la Cour constitutionnelle, un complot contre le peuple. Dans la mesure où, croit-il, la saisine de la Cour constitutionnelle par la Céni, bien que « non conforme à la Constitution », a pour «but ultime de permettre à la Cour constitutionnelle d’apporter une fois de plus, sa caution au plan de la Majorité présidentielle qui tient à maintenir le président Kabila au pouvoir au-delà du terme constitutionnel de son mandat qui expire le 19 décembre 2016 ».

 

Dans son combat le G7 prend à témoin la communauté internationale, particulièrement l’ONU, en ce moment même s’est ouvert à New York, siège des Nations unies, un débat l’avenir de la Monusco.

Par LE POTENTIEL