ESU : L’APPEL DE THÉO MBEMBA POUR UNE UNIVERSITÉ ANCRÉE DANS LA SOCIÉTÉ

Vendredi 3 juin 2016 - 07:33
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L’Université doit produire de nouvelles connaissances pour transformer la société.", a lancé le patron de l’ESU en guise de crédo pour augurer une ère nouvelle dans son secteur
A n’en point douter. Les soixante ans de l’Université de Lubumbashi (UNILU) resteront dans les annales de l’histoire de l’enseignement universitaire. Pas seulement en raison de l’âge synonyme de sagesse atteint par cet alma mater niché dans l’ex-Katanga. Mais aussi et sans doute surtout à la suite de l’appel lancé depuis ce haut lieu du savoir pour une université appelée, plus que jamais, à transformer la société. Articulé par Théophile Mbemba Fundu dont la double légitimité de ministre de tutelle et de professeur actif, cet appel résonne dans toutes les oreilles de la communauté universitaire nationale comme la nécessaire révolution copérnicienne qu’attendaient les universités et autres établissements d’enseignement supérieur. En un mot, le ministre de l’ESU replace son secteur au coeur de la « révolution de la modernité » chère au Raïs.
Ce scientifique de haute facture pense qu’il est temps de " reconceptualiser " le système d’Enseignement supérieur et universitaire, en tenant compte des besoins réels du pays.
C’est donc un scientifique avéré qui pose un diagnostic rigoureux de son secteur, avant d’en proposer la thérapie idoine. Théophile Mbemba Fundu di Luyindu, ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU), est formel. « La Révolution de la modernité n’est pas l’apanage des infrastructures seules. Bien au contraire. Cette philosophie de développement du pays, qui résume la vision du Président Joseph Kabila, doit aussi s’appliquer dans le secteur de l’Esu ». Mais comment y parvenir, dès lors que la qualité de l’Enseignement est sujet à controverse ?
Certes, le niveau de l’Enseignement supérieur et universitaire en RD Congo a sensiblement baissé. Par simple métonymie, on dirait plutôt que le produit actuel de l’Université congolaise ne convainc pas. Parents, partenaires extérieurs en conviennent. Et même les professeurs aussi. Cependant, la question est de savoir s’il faut se limiter au constat et laisser la situation pourrir. Sinon, que faut-il faire ? A cette question, Théophile Mbemba Fundu di Luyindu ne se donne aucun temps de répit. Aussi, pense-t-il, la fièvre n’est pas à chercher dans le thermomètre. Plutôt dans le corps humain. La métaphore est riche. S’il faut considérer l’Enseignement supérieur et universitaire comme un corps humain, son produit en est le thermomètre.
Par rapport à la problématique générale sur la baisse de qualité de l’enseignement dans les établissements de l’ESU, Théophile Mbemba Fundu di Luyindu prend sa casquette de scientifique averti. Parmi les pistes de solution proposées, il suggère le choix de nouveaux postulats, plus adaptés aux besoins réels du pays. D’où, la nécessité de "reconceptualiser", de repenser le système d’Enseignement en RD Congo. Il l’a déclaré jeudi le 25 mai dernier, lors du lancement du Jubilé de diamant de l’Université de Lubumbashi (UNILU). La manif a eu lieu au Bâtiment du 30-Juin à Lubumbashi, capitale de l’actuelle province du Haut-Katanga. THEOPHILE MBEMBA ENCOURAGE LA REFLEXION SUR LA FINALITE DE L’ESU EN RD CONGO
Soixante ans de vie se fêtent. On n’en voudrait sans doute pas au Comité de gestion ainsi qu’à la Communauté estudiantine de manifester leur joie. Légitime. Cependant, Théo Mbemba Fundu di Luyindu va bien au-delà de simples réjouissances. Il invite les participants aux festivités marquant le soixantième anniversaire de l’UNILU, à réfléchir sur les finalités de l’Enseignement supérieur et universitaire en RD Congo. C’est donc cette analyse à la fois prospective et perspective, que le scientifique Théophile Mbemba Fundu di Luyindu, a conseillée à ses pairs réunis à Lubum. " L’Université doit produire de nouvelles connaissances pour transformer la société. Par ricochet, le système éducatif en RD Congo, comme partout ailleurs, est appelé à une réforme perpétuelle", a renchéri le patron de ce secteur, creuset de futurs responsables du pays.
Par ailleurs, le ministre de l’ESU a la conviction que cette célébration jubilaire devra amener les dirigeants de l’Unilu à repenser les missions de cette grande université, la deuxième du pays, après l’Université de Kinshasa. "L’Unilu est appelée à devenir une université innovante en vue de contribuer au progrès humain ", a poursuivit le ministre Théophile Mbemba.
De son côté, le président du Conseil d’administration des Universités, Mgr Tshibangu Tshishiku a reconnu les défis à relever à travers la structuration de l’université congolaise. Aussi, a-t-il exhorté les responsables et partenaires de l’université à regarder l’avenir et prévoir les écueils, tout en tenant bon sur les principes. Quant au recteur de l’Unilu, le Pr Gilbert Kishiba Fitula, il a pris l’engagement de bâtir et de gérer son établissement à partir du long terme. A l’occasion, il a annoncé l’élaboration des projets innovants. Entre autres, doter l’Université de Lubumbashi d’un nouveau campus dénommé UNILU 2, moderniser les Cliniques universitaires, construire une salle de conférences moderne et un centre de recherche dénommé ’’Monseigneur Tshibangu Tshishiku’’.Les cérémonies marquant le jubilé de diamant de l’Unilu vont s’étendre sur six mois. La clôture interviendra au mois de novembre prochain.

DEMANDE D’OUVERTURE DE NOUVELLES FILIERES A L’ISPT-LIKASI

Un jour après son séjour Lushois, le ministre Théophile Mbemba Fundu di Luyindu s’est rendu dimanche le 29 mai à Likasi, ville située à 120 km de Lubumbashi. Pas pour chercher des kilos de cuivre. Plutôt, pour se délester des rapports administratifs écrits et tâter du doigt, les réalités du terrain dans le secteur de l’ESU. Sur place, le DG de l’ISPT/Likasi a sollicité au ministre, l’autorisation d’ouvrir trois nouvelles filières au sein de son établissement. Il s’agit de l’Informatique industrielle, la Mécanique automobile et la Technologie des métiers. Ce, dit-il, en vue de répondre aux besoins de la société.
Par rapport aux vœux, maintes fois exprimés du Président Joseph Kabila portant redéfinition du système éducatif universitaire en RD Congo, le Pr Christian Katwika Ndolwa, Directeur général de l’Ispt-Likasi, a rassuré le ministre que le comité de gestion qu’il dirige est en pleine étude pour lui faire des propositions concrètes, devant répondre aux attentes du ministère de l’ESU. " Un document en terme de Plan stratégique de l’ISPT vous sera transmis ", a-t-il promis.
Toutefois, le DG del’ISPT/Likasi a affirmé que déjà, sur terrain, des actions sont en train d’être posées. Celles-ci portent notamment sur l’amélioration de l’environnement de travail du personnel, le suivi de l’exécution du Programme et l’encadrement du personnel enseignant sur le plan de la recherche et la fabrication des bancs. THEOPHILE MBEMBA EDIFIE SUR LA SITUATION DE L’ESU A KOLWEZI
Après Likasi, Théophile Mbemba Fundu di Luyindu a repris son bâton de pèlerin. Destination, la ville de Kolwezi, chef-lieu de la nouvelle province de Lualaba. A cette étape de son périple dans certains coins de l’ex-province du Katanga, au Sud-est de la Rd Congo, Théophile Mbemba a été reçu, le 30 mai dernier, par la Sous Conférence des Chefs d’établissements de l’Esu de cette partie du pays.
" Soyez rassuré que votre présence parmi nous donne un souffle nouveau à toutes nos institutions qui doivent s’inscrire dans votre vision de l’Université de l’innovation ", a d’emblée déclaré le numéro 1 de cette structure au ministre Théophile Mbemba Fundu di Luyindu. L’occasion a été tout indiquée pour le responsable de la Sous conférence, de faire un état des lieux de l’Enseignement supérieur et universitaire dans le Lualaba. Dans l’ensemble, cette province compte neuf établissements officiels de l’Esu. Cependant, ces établissements font face à de sérieux problèmes liés à leur fonctionnement. Il s’agit, principalement, de la non-mécanisation de la plupart des agents, en dépit de leur ancienneté. Par contre, d’autres agents déjà mécanisés, ne reçoivent qu’une partie, soit de leur prime institutionnelle, soit de leur salaire de base. Bien malheureux du lot, sont ces agents qui voient leurs traitements transiter par d’autres établissements très éloignés de Kolwezi.
Le non-octroi des frais de fonctionnement, le non-accès au programme de financement extérieur, l’insuffisance des structures de base (auditoires, labo, bibliothèques, salle de pratique professionnelle…) sont tout autant, des défis à relever dans les établissements de l’Esu dans le Lualaba. A cela s’ajoutent deux autres difficultés : le paiement des profs visiteurs, compte tenu de faibles effectifs des étudiants et l’acquittement de paiement des quotités dues à la hiérarchie ou au trésor public.
La sous Conférence des Chefs d’établissements de Lualaba a fait savoir au ministre que l’informatisation du système éducation l’électrification des sites universitaires demeure leur souci majeur. Y compris le manque de soutien au Programme de la relève académique (bourses de recherche) et la spoliation des sites universitaires. Compte tenu de la nouvelle territoriale qui a érigé l’ancien district de Lualaba en province, la Sous conférence des Chefs d’établissement a sollicité son autonomisation. Laurel KANKOLE et A.LUKAMBIL