Face-à-face de vérité : la société civile dans sa diversité échange avec les personnalités de l’opposition pro-dialogue

Jeudi 21 juillet 2016 - 06:10

La société civile dans sa diversité poursuit la deuxième phase de ses consultations. Hier, mercredi 20 juillet 2016, cette équipe dirigée par Kathy Kalanga a reçu les personnalités de l’opposition pro-dialogue pour échanger sur des questions brûlantes de l’heure dont la paix, la démocratie, le développement, le droit de l’homme, et surtout le dialogue. L’équipe de la société civile dans sa diversité a échangé avec Steve Mbikayi, Justin Bitakwira, Sylvanus Mushi Bonane, et Francis Badibangi.

De prime à bord, ces hautes personnalités de l’opposition pro-dialogue ont salué l’initiative de la société civile dans sa diversité qui vise, entre autres, à aplanir les divergences.

Pour Kathy Kalanga, porte-parole de la société civile dans sa diversité, les politiques doivent se mettre autour d’une table pour réfléchir et trouver un consensus qui aidera la CENI à organiser les bonnes élections. A ce stade où la Nation est menacée, toutes les intelligences doivent s’unir afin de voir comment résoudre le problème qui est politique. «La Société civile dans sa diversité est l’espoir de toute la population congolaise, de l’opposition et de la majorité. Parce que le problème qui se pose c’est un problème des congolais. Il faudra que tout le monde se mette autour d’une table afin de trouver un compromis et arriver à organiser des élections apaisées. Nous ne pouvons accepter aujourd’hui que nos frères et sœurs qui sont en train de tomber à Beni et nous ici, on continue à tergiverser parce que nous n’arrivons pas à parler le même langage. Le même langage est qu’il y a un problème et pour le régler, nous avons voulu responsabiliser les acteurs politiques en leur amenant un questionnaire autour de 5 valeurs», a-t-elle dit devant la presse. Et de poursuivre que « parce que quand on parle d’un Etat de droit, il faudra aussi voir dans quelle mesure accepter l’un ou l’autre. C'est-à-dire, s’accepter mutuellement. Voilà pourquoi, nous avons évoqué la question de valeur de la réconciliation, de la démocratie, du développement, la protection civile et la valeur de la paix».

Steve Mbikayi : «nous avons abandonné le processus du dialogue»

Porte-parole de la Nouvelle Classe Politique et Sociale et Président du Parti Travailliste, Steve Mbikayi a, après avoir suivi attentivement l’exposé de la Société Civile dans sa diversité, souligné que les congolais ont abandonné le processus du dialogue entre les mains de la communauté étrangère. «Cette démarche aurait pu commencer bien avant parce que nous les congolais avons abandonné le processus du dialogue entre les mains des étrangers notamment, le Facilitateur de l’Union Africaine. Nous sommes donc démissionnaires. Si on avait commencé à nous concerter bien avant, on serait avancé. L’Ordonnance qui convoque ce dialogue prévoit qu’il ait deux Co-modérateurs, un de la majorité et l’autre de l’opposition. Maintenant, nous sommes bloqués. Si on avait commencé à temps entre nous, opposition, majorité, société civile, on serait très avancé. Nous encourageons cette démarche de la société civile et nous pensons que dans l’informel on peut aussi avoir des rencontres avec la majorité, l’autre aile de l’opposition, avec la société civile pour arriver très rapidement à ce dialogue tant entendu. Nous devons nous approprier ce dialogue au lieu qu’il soit un dialogue piloté par les étrangers», a-t-il dit

Mushi Bonane : «le dialogue c’est maintenant, pas demain» 

Patron de l’Opposition Patriotique et Républicaine, le Professeur Sylvanus Mushi Bonane pense chaque jour de retard par rapport au dialogue est un risque pour l’avenir de la République et surtout pour le citoyen. «Nous nous en félicitons parce que nous nous retrouvons en face d’une société civile responsable qui s’est souvenue qu’avant de devenir politique, on doit d’abord naître à l’intérieur de la société civile. Il était normal que la société civile aille voir ce que nous sommes devenus. Surtout que nous sommes dans un combat commun, celui de mettre un coup d’accélérateur sur le processus qui doit conduire dans l’effectivité la tenue du dialogue. Et donc là, nous sommes sur la même voie et il va falloir que cette démarche donne les fruits escomptés, c'est-à-dire, amener tout le monde à comprendre que le dialogue c’est maintenant et pas demain. Et que chaque jour est un risque pour l’avenir de la République et du citoyen congolais», a-t-il prévenu.

Bitakwira salue la démarche de la société civile

Porte-parole de l’Opposition citoyenne et Président de l’Alliance pour la République et la Conscience Nationale, ARCN en sigle, Justin Bitakwira appelle les congolais à prendre le taureau par les cornes et résoudre le problème du pays en interne. «Je pense que c’est une démarche à encourager et à féliciter parce que tous ceux qu’on a envoyés ici comme envoyés spéciaux, ou comme facilitateur commencent à se considérer comme des bergers et considèrent les congolais comme leurs brebis. Nous estimons que c’est nous qui devons nous considérer de berger. Ici, c’est une question de vie ou de mort que personne ne doit nous arracher une seule portion de terres de ce pays. C’est nous les propriétaires, ne nous comportons pas en locataires. On ne chasse pas la mouche sur le front d’un voisin avec une hache. Ça, je l’ai dit aux opposants qui cherchent la solution ailleurs au lieu de la chercher sur place», a-t-il noté.

Francis Badibangi : «nous devons fédérer nos forces» 

Président National de l’Union Socialiste, Francis Badibangi pense qu’il faut fédérer les forces de l’opposition pour la réussite des actions. «Il était très important que nous puissions fédérer, que nous puissions avoir les mêmes intentions de rappeler aux uns et aux autres que l’opposition est plurielle. Il fallait que nous puissions nous mettre ensemble pour que l’intérêt du Congo soit mis en exergue plutôt que l’intérêt des individus. Deuxièmement, il était très important que nous puissions rappeler la démarche qui consiste, justement, à respecter les libertés civiles des uns et des autres, réitérer notre besoin de voir un engagement de neutralité au sein de la facilitation aux fins de garantir un dialogue apaisé, un dialogue conforme à la norme nationale», a-t-il dit.

Kevin Inana