FERMETURE DES CAMPS DES DEPLACES EN RDC : L’ONU appelle au strict respect des règles humanitaires

Jeudi 18 décembre 2014 - 08:05

Les Nations unies ont indiqué, hier mercredi 17 décembre 2014, avoir proposé leur aide aux autorités du Nord-Kivu pour que la fermeture des camps de déplacés de cette province de l’Est de la RDC se fasse « selon les règles humanitaires internationales », rapporte l’AFP.

Selon la source, au cours d’une récente « mission avec toute l’équipe humanitaire » à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, les agences concernées de l’ONU sont venues « apporter aux autorités provinciales l’appui des humanitaires pour que la fermeture se fasse selon les règles humanitaires internationales », a déclaré Moustapha Soumaré, coordonnateur des activités humanitaires de l’ONU en RDC, au cours d’une conférence de presse à Kinshasa.
Pour l’équipe humanitaire de l’ONU, « il n’est pas du tout question d’aller discuter de la décision souveraine prise par le Gouvernement » du Nord-Kivu de fermer rapidement les quelques soixante camp de déplacés de la province, a précisé M. Soumaré.
Les agences humanitaires de l’ONU, a-t-il ajouté, ont assuré les autorités provinciales de leur volonté de collaborer « pour que nous puissions éviter ce qui s’était passé à Kiwanja ».
On se souviendra que le 3 décembre dernier, le gouverneur de la province du Nord-Kivu, Julien Paluku Kahongya, avait brusquement fermé ce camp qui abritait plus de 2.300 personnes, à côté de la ville de Rutshuru, à une soixantaine de km au nord de Goma.
Les autorités avaient, en même temps, annoncé la fermeture, à brève échéance, de tous les autres camps de déplacés éparpillés dans cette province troublée de l’est de la RDC, en invoquant des raisons sécuritaires après la découverte de six armes à feu dans le camp de Kiwanja. Pour elles, les camps de déplacés « constituent des poches d’insécurité et de caches d’armes ».
Cette décision avait surpris les habitants du camp, mais aussi les organisations humanitaires, et avait suscité l’incertitude sur l’avenir des autres camps du Nord-Kivu, qui hébergeaient au total près de 210.000 personnes à la mi-novembre, selon le Haut Commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR), précise une dépêche de l’AFP. Le HCR avait alors insisté sur la nécessité de maintenir un « caractère volontaire » au retour de chaque famille de déplacés chez elle.
L’ONU s’inquiète néanmoins d’une récente dégradation de la sécurité sur l’ensemble de la province depuis quelque mois, même si celle-ci se fait surtout sentir dans le « Grand Nord », ou plus de 260 personnes ont perdu la vie depuis le début du mois d’octobre dans une série de massacres attribués à des rebelles ougandais. Rachidi MABANDU