Près de deux semaines après les timides révélations faites par des témoins accidentels sur son existence, la fosse commune où sont sommairement ensevelis sur le site de Fula-Fula à Maluku plus de 400 corps de personnes décédées dans des circonstances qui restent encore à élucider continue de faire parler d’elle au pays et à l’étranger!
Des millions d’habitants de Kinshasa qui sont informés depuis par les médias de cette découverte macabre s’en émeuvent et exigent des explications de la part des autorités de la ville tandis que des organisations internationales de défense de droits de l’homme pressent le gouvernement de diligenter une enquête impartiale sur la situation. Sur un autre registre figurent les indignations des Etats qui coopèrent avec la RDC et dont certains offrent des facilités financières et techniques destinées à venir en appui aux équipes chargées d’enquêter sur cette scandaleuse affaire.
Mais avant même que le travail dès enquêteurs ne commence, une folle panique fait rage dans les allées du pouvoir à Kinshasa où les responsables ne sont pas préparés à affronter les spécialistes qui s’apprêtent à venir les interroger chacun dans sa sphère de compétences !
Pour amorcer leur travail de terrain, les membres de la commission voulue mixte (gouvernement-MONUSCO- Organisations nationales et internationales de défense de droits) qui sera chargée d’enquête et sur le charnier de Maluku et d’ailleurs au pays auront à travailler d’abord sur la version de faits donnée par le gouvernement sur la question.
Bienvenue à la commission d’enquête
Or, il apparait aux yeux de spécialistes que les explications fournies jusque-là par les autorités ne reposent sur aucun fond de vérité et que chacune d’elle, avait fait tout ce qui était en pouvoir pour empêcher les autres d’en savoir quelque chose, bafouant ainsi le principe de solidarité qui doit caractériser en permanence leurs relations professionnelles.
On indique à ce sujet précis que certains services sensibles de l’Etat qui sont censées détenir des informations à temps et à contre temps carrément refuse de fournir au gouvernement des informations capitales en sa possession sur la découverte de la fosse commune de Maluku alors qu’il en avait urgemment besoin pour édifier l’opinion internationale, alléguant que la primeur de celles-ci étaient réservée à la Présidence de la République.
Mais on apprend qu’à l’intérieur même du système politique en place en RDC il est des responsables qui seraient en désaccord total avec la thèse défendue par le gouvernement sur le charnier découvert à Fula-Fula et donc prêts à témoigner devant la commission d’enquête à venir s’ils ne peuvent pas le faire d’ores et déjà maintenant pour faciliter les choses à celle-ci
A voir ce qui se fait, à entendre ce qui se dit autour du charnier de Fula Fula à Maluku, il reste vraiment de peu que les secrets d’Etat qu’on voulait cacher à ce sujet pour l’éternité se retrouvent sur la place publique à cause de rivalités devenues manifestes entre responsables.
L’homme de la rue ne demanderait pas mieux, lui qui n’a souvent droit qu’au mensonge, à la désinformation et à la sous-information bien qu’il serait lui- même directement concerné.
En effet, pour l’homme de la rue l’enquête indépendante à effectuer sur le site de Fula-Fula à Mauku est la bienvenue car elle aura le mérite de clarifier le pré-bilan de la Majorité présidentielle qui, malgré sa faillite tient à rester aux commandes du pays !
Par KAMBALE MUTOGHERWA